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La lettre ouverte des sénateurs républicains, qualifiée de "propagande" par l'Iran


Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (AP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (AP)

Le chef de la diplomatie iranienne a déploré un "subterfuge de propagande" et a prévenu les auteurs de la missive qu'ils risquent de se rendre coupables d'une "flagrante violation du droit international".

WASHINGTON (Reuters) - La lettre ouverte signée par 47 élus républicains du Sénat des Etats-Unis hostiles à un accord sur le nucléaire iranien a été dénoncée par l'administration Obama et qualifiée de "propagande" par le chef de la diplomatie iranienne.

Les 47 ont prévenu l'Iran lundi qu'un éventuel accord sur son programme nucléaire négocié avec Barack Obama pourrait ne pas survivre à la fin du second et dernier mandat du président démocrate, en janvier 2017. Seuls sept sénateurs républicains n'ont pas signé cette lettre ouverte qui constitue une immixtion partisane très inhabituelle dans la politique étrangère de Washington. Aucun élu démocrate ne s'y est associé.

Les 47, dont l'initiative risque de compliquer les négociations en cours avec Téhéran, rappelle que le Congrès, dont les deux chambres sont contrôlées par le Parti républicain, a son mot à dire dans la ratification des accords internationaux. Soulignant qu'Obama quittera la Maison blanche en janvier 2017, ils précisent que tout accord non ratifié par le Congrès n'aurait pas plus de poids qu'un "accord exécutif" et qu'il pourrait être révoqué par les parlementaires.

La Maison blanche a déploré une initiative partisane menée par des élus qui s'opposent à tout accord avec Téhéran. Barack Obama a relevé pour sa part "une certaine forme d'ironie à voir des membres du Congrès désireux de faire cause commune avec les radicaux en Iran", une "coalition inhabituelle", a-t-il insisté lundi soir devant la presse.

"Les républicains nuisent à notre commandant en chef en renforçant les ayatollahs", a réagi Harry Reid, chef de file du groupe démocrate au Sénat. Notant qu'il s'agissait d'une initiative "sans précédent", un diplomate occidental a estimé pour sa part qu'il s'agissait d'"un débat 100% américain qui pourrait à l'évidence devenir un véritable problème".

Les négociations se poursuivent entre l'Iran et les puissances du P5+1. Les pays du P5+1 (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Grande-Bretagne + Allemagne) et l'Iran cherchent à conclure un accord politique fin mars avant de tenter de s'entendre sur un accord définitif au plus tard le 30 juin. Le secrétaire d'Etat John Kerry est attendu dimanche prochain en Suisse pour un nouveau cycle de discussions avec l'Iran.

Du côté iranien, le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif a déploré un "subterfuge de propagande" et prévenu à son tour ses auteurs qu'en cas d'alternance à la Maison blanche et de revirement sur un accord international, ils se rendraient coupables d'"une flagrante violation du droit international".

La lettre a été rédigée par le sénateur Tom Cotton, qui a réclamé un "changement de régime" en Iran en lieu et place de négociations. Parmi ses signataires se retrouvent la totalité des ténors républicains au Sénat, dont Ted Cruz, Marco Rubio et Rand Paul, possibles candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de novembre 2016.

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