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La justice ordonne la libération du chef de l'opposition en Gambie


Ousainou Darboe, chef du principal parti d'opposition gambien et avocat des droits de l'Homme, était candidat de l'opposition lors de la dernière élection de 2006 en Gambie, 22 septembre 2006.
Ousainou Darboe, chef du principal parti d'opposition gambien et avocat des droits de l'Homme, était candidat de l'opposition lors de la dernière élection de 2006 en Gambie, 22 septembre 2006.

Un tribunal gambien a ordonné la libération sous caution d'Ousainou Darboe, et de 18 co-prévenus, condamnés en juillet à trois ans de prison ferme pour participation à une manifestation non autorisée.

"Les demandeurs se voient accorder la liberté sous caution" en attendant leur jugement en appel, a déclaré le juge, dans une décision très attendue, trois jours après l'annonce de la victoire du candidat de l'opposition à l'élection présidentielle face à Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans.

Pour l'ensemble des prévenus, à l'exception de M. Darboe, cette libération a également été assortie de la remise de leur passeport.

"Cette décision de justice est une preuve du processus démocratique qui a commencé" en Gambie, a affirmé Me Atoumane Gaye, un avocat de la défense. Elle annonce, selon lui, une ère nouvelle d'indépendance de la justice, pendant longtemps perçue comme un instrument aux mains du régime pour réduire au silence ses contradicteurs.

M. Darboe, chef du Parti démocratique uni (UDP), a affirmé peu avant l'annonce de la décision n'éprouver aucune rancune envers M. Jammeh.

"Je pense qu'il a apporté sa pierre" à la construction de la Gambie, a-t-il déclaré à des journalistes.

"Je le respecte en tant que président de ce pays et je ne le prendrai jamais pour un malade mental ou un malfaisant", a ajouté le chef de l'opposition.

"La libération sous caution d'Ousainou Darboe et de 18 autres manifestants pacifiques est un grand moment pour eux, ainsi que pour leurs familles. Nous espérons que cette avancée positive est le signe qu'en temps voulu ils seront acquittés de toutes les charges" pour Sabrina Mahtani, chercheuse d'Amnesty International sur l'Afrique de l'Ouest anglophone.

"Nous ne devons pas oublier les autres prisonniers d'opinion qui croupissent encore en prison uniquement pour avoir exprimé leur opinion ou participé à des manifestations pacifiques. Parmi eux, trois imams qui ont été arrêtés par les forces de sécurité il y a plus d'un an et que plus personne n'a revu depuis. Leur 'crime' : avoir soumis une pétition au gouvernement".

Human Rights Watch (HRW) a également salué dans un communiqué "un premier pas important pour montrer un plus grand respect de l'Etat de droit et mettre fin au piétinement des droits de l'opposition politique".

M. Darboe, chef du Parti démocratique uni (UDP), et ses co-prévenus ont été arrêtés pour participation le 16 avril à une manifestation contre la mort en détention de Solo Sandeng, un dirigeant de l'UDP arrêté lors d'un rassemblement deux jours auparavant pour réclamer des réformes politiques en Gambie.

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