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La frontière syrienne doit être "nettoyée" du groupe Etat islamique affirme la Turquie


Le Ministre des Affaires étrangères de la Turquie Mevlut Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Tbilissi, en Géorgie, le 17 février, 2016.
Le Ministre des Affaires étrangères de la Turquie Mevlut Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Tbilissi, en Géorgie, le 17 février, 2016.

Déclaration du chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu après un attentat sanglant sur le sol turc imputé à l'organisation jihadiste.

Du côté turc de la frontière, des centaines de rebelles syriens soutenus par Ankara étaient massés en préparation à une offensive pour capturer la ville frontalière syrienne de Jarablos tenue par l'EI depuis 2013, selon des sources rebelles et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Notre frontière doit entièrement être nettoyée de Daech", un acronyme arabe de l'EI, a dit M. Cavusoglu devant la presse à Ankara. "Il est de notre droit le plus naturel de combattre cette organisation terroriste sur notre territoire et à l'étranger".

Samedi soir, un très jeune kamikaze s'est fait sauter lors d'une fête de mariage kurde à Gaziantep dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière syrienne, tuant 54 personnes, dont un grand nombre d'enfants.

L'attaque a provoqué une onde de choc en Turquie, cible de plusieurs attentats attribués à l'EI depuis 2015.

Les forces turques estiment que l'attaque a été menée par les jihadistes en représailles aux offensives menées en Syrie par les rebelles syriens soutenus par Ankara.

"La Turquie a toujours été la première cible de Daech", a souligné M. Cavusoglu. "Nous allons lutter jusqu'au bout contre Daech et soutenir aussi le combat mené par les autres pays contre cette organisation terroriste".

La Turquie ne tolère pas l'EI sur son sol et pour cette raison son président Recep Tayyip Erdogan "est leur cible numéro un", a poursuivi le ministre dont le pays a ouvert sa base aérienne d'Incirlik (sud) à la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.

- Raids turcs -

Interrogé si la Turquie appuyait une éventuelle offensive de rebelles syriens pour reprendre Jarablos, le dernier plus important point de passage pour l'EI de la Turquie vers la Syrie, le ministre a promis de soutenir "toute opération" contre cette organisation.

Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, "des centaines de rebelles à l'intérieur du territoire turc se préparent à lancer une offensive contre l'EI à Jarablos", alors que la Turquie "bombarde chaque jour à l'artillerie la périphérie de la ville".

D'après l'agence turque Dogan, l'artillerie turque a mené 65 tirs au mortier contre l'EI près de Jarablos samedi en riposte à une roquette lancée par les jihadistes sur un quartier de Gaziantep.

Un des groupes rebelles dont les membres sont massés à la frontière a indiqué qu'ils "préparaient une large offensive contre l'EI à Jarablos" et qu'elle serait "lancée du côté turc".

Vendredi, la localité syrienne d'Al-Raï, également utilisée comme passage frontalier par l'EI, a été conquise par les rebelles.

D'après Mohammad al-Ahmad, porte-parole du groupe rebelle Jabha Chamiya, les rebelles veulent empêcher leurs rivaux kurdes antijihadistes de parvenir à Jarablos avant eux.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par des combattants kurdes, ont, avec l'appui des Etats-Unis, chassé l'EI de plusieurs zones de Syrie dont la ville carrefour de Minbej début août.

Les FDS ont accusé dimanche la Turquie de faire entrer "un grand nombre de mercenaires dans le but d'occuper Jarablos".

L'appui américain aux FDS a mis à mal les relations entre Washington et Ankara, alliées au sein de l'Otan.

Washington considère les Kurdes comme la force la plus efficace pour combattre l'EI en Syrie. Pour Ankara, cependant, ils sont étroitement liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qu'elle juge "terroriste".

Avec AFP.

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