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La Brazzavilloise Rhode Makoumbou défend ses repères culturels et sociaux à travers l'art


Rhode Bath-Schéba Makoumbou, artiste peintre sculpteur dans son atélier à Bruxelles, Belgique, où elle réside.
Rhode Bath-Schéba Makoumbou, artiste peintre sculpteur dans son atélier à Bruxelles, Belgique, où elle réside.

Rhode Makoumbou, peintre et sculpteuse de la République du Congo résidente à Bruxelles, s’engage à sensibiliser le public à la culture de son pays et à valoriser les activités sociales et la femme. Elle prévoit de faire une exposition en pleine la rue en octobre 2016 à Brazzaville.

"Je me sens comme une archiviste de la mémoire sociale et culturelle de mon pays. Savoir d’où on vient nous aide à savoir où on va", confie l’artiste à VOA.

Artiste dès son enfance, initiée à la peinture par son père David Makoumbou, pendant les vacances scolaires, c’est à l’âge 16 ans que Rhode Makoumbou décide de faire de l’art son activité professionnelle principale.

"J’étais une petite fille très curieuse sur ce que faisait mon père. Je lui posais beaucoup de questions. Ce que je suis est le fruit d’une grande curiosité", explique-t-elle.

Plus tard, elle se tourne aussi vers la sculpture car elle voulait ressortir les personnages qu’elle peignait, créer des sculptures avec une structure métallique, une armature et leur donner des mouvements.

Pour y arriver, elle monte des structures en alliant la sciure de bois et la colle. Grace à cela, elle crée des sculptures avec des mouvements assez particuliers.

Valoriser les activités sociales et la femme

Rhode Makoumbou refuse de faire "l’art pour faire de l’art". Elle est une artiste dont les œuvres sont marquées par son engagement à "valoriser les métiers traditionnels qui tendent ou qui ont quasiment disparu aujourd’hui et les activités liées au monde paysan", souligne-t-elle.

Pour cette Brazzavilloise qui réside à Bruxelles, en Belgique, il est d’une importance capitale de rappeler à la jeunesse en particulier et à tout le monde en général, que derrière les activités traditionnelles en voie de disparition, il y a un savoir qu’il ne faut pas jeter à la poubelle. "C’est un travail de rappel et de repères [que je fais]. Savoir d’où on vient nous aide à savoir où on va", soutient-elle.

Citant un proverbe juif qui affirme " la meilleure chose à donner à un enfant ce sont les racines et les ailes ", l’artiste sculpteur déclare avec philosophie : "Je veux que le passé soit présent pour le futur".

La femme et les activités sociales sont beaucoup présentes dans ses œuvres." La femme est aussi la colonne vertébrale de mon œuvre car elle est la gardienne de notre culture", affirme-t-elle.

Rhode Bath-Sheba Makoumbou déplore le manque de soutien accordée aux artistes congolais, qui sont pourtant très talentueux, mais manquent des structures pour valoriser leurs œuvres. Elle plaide pour plus de vitrines, plus de possibilités d’expositions pour les artistes-peintres dans son pays.

" L’art et la culture de façon générale, c’est le costume d’un pays. Et il faut avoir un beau costume", notifie-t-elle.

Rhode Bath-Sheba Makoumbou jointe par Nanythe Talani
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Rendre l’art au public

Soucieuse d’intéresser le public brazzavillois à l’art et consciente que les portes des galeries ne sont pas à la portée des bourses du citoyen lambda, Rhode Makoumbou a décidé d’exporter son art vers la rue.

Pour son exposition prévue en Octobre à Brazzaville, elle a inventé le slogan : "Vous ne voulez pas aller à l’art. L’art vient vers vous. Comme l’inspiration me vient de la rue, je veux aller présenter à la rue ce qu’elle m’a donné."

Artiste très productive, Rhode Makoumbou a déjà exposé dans plusieurs pays dont le Congo Brazzaville, l’Allemagne, le Canada, le Qatar, le Gabon, l’Espagne, la France, la Suisse, le Niger, la Belgique, le Luxembourg, le Cameroun, la Tanzanie, les États-Unis, la Côte d'Ivoire, la Suède, le Sénégal, le Maroc, et les Pays-Bas.

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