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L'ONU s'alarme de la résurgence des violences religieuses et ethniques en Centrafrique


Des ex-Séléka évacuent le Camp de Roux à Bangui, Centrafrique, 27 janvier 2014.
Des ex-Séléka évacuent le Camp de Roux à Bangui, Centrafrique, 27 janvier 2014.

Les Nations unies ont condamné les dernières violences en Centrafrique, dénonçant une résurgence des tensions ethniques et religieuses qui a déjà fait plusieurs centaines de morts depuis le début du mois.

"Le Coordonnateur humanitaire (de l'ONU) en République centrafricaine, Najat Rochdi, exprime sa grande inquiétude face à la résurgence des violences, des atrocités et de la violation des droits humains commis les derniers jours et à connotation religieuse et ethnique", indique un communiqué des Nations unies.

La responsable estime que les attaques sur une base religieuse ou communautaire "ne devraient plus avoir leur place en République centrafricaine où l'on cherche à panser les blessures du passé" et appelle toutes les parties à "cesser immédiatement ces exactions et de s'engager de nouveau dans le dialogue pour la paix".

Un communiqué des Nations unies de jeudi dernier établissait un bilan alarmant des nouvelles violences dans ce pays plongé dans le chaos depuis quatre ans.

"La résurgence des derniers foyers de tensions au cours des deux dernières semaines a fait environ 100.000 nouveaux déplacés, 200 blessés et 300 morts", écrivait le texte citant Mme Rochdi et la ministre centrafricaine des Affaires sociales et de la réconciliation nationale, Virginie Baïkoua.

Le bilan des blessés et des morts comprenant des femmes et des enfants concerne les attaques en mai sur les localités d'Alindao, Bangassou, Mobaye et Bria, dans le centre du pays, à l'est de la capitale Bangui.

Un précédent bilan établi mercredi 24 mai par le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies en Centrafrique (Ocha) faisait état de 108 morts et de 76 blessés et plus de 4.400 déplacés pour la seule attaque survenue le 13 mai dans le quartier musulman de la ville de Bangassou.

Six Casques bleus ont également trouvé la mort ce mois-ci à Bangassou et dans ses environs.

Le nombre des déplacés a atteint un niveau très élevé, s'est inquiétée Mme Rochdi.

"Au mois de mai 2017, la République centrafricaine compte plus de 500.000 déplacés internes. Ce chiffre n'avait plus été atteint depuis août 2014", a-t-elle déclaré.

Par ailleurs, les humanitaires "font de plus en plus l'objet d'attaques dans l'exercice de leurs fonctions", ajoute Mme Rochdi dans le communiqué publié dimanche. "Au cours des trois derniers jours, trois d'entre eux ont été violemment battus", dit-elle.

Six humanitaires ont trouvé la mort dans le pays en 2016, selon l'ONU.

La Centrafrique a basculé en 2013 dans une phase de violences avec le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles à majorité musulmane de la Séléka, suscitant une contre-offensive menée par des milices chrétiennes, les anti-balaka.

L'intervention de la France (jusqu'en octobre 2016) et de la Minusca (environ 12.500 hommes) a permis le retour au calme dans la capitale Bangui mais pas dans l'intérieur du pays qui connaît un regain de violences depuis novembre.

Avec AFP

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