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L'homme qui a tenté d'assassiner Ronald Reagan va être libéré


John Hinckley Jr., Washington, 18 novembre 2003
John Hinckley Jr., Washington, 18 novembre 2003

L'homme va être libéré après plus de trente ans passés dans un hôpital psychiatrique, mais la justice a assorti cette remise en liberté de strictes conditions de soins et de surveillance.

"John W. Hinckley Jr. est autorisé à résider à plein temps à Williamsburg, Virginie, dans le cadre d'une libération en convalescence, qui ne devra pas commencer avant le 5 août 2016", a ordonné le juge Paul Friedman d'un tribunal fédéral de Washington

Le magistrat a considéré qu'il ne constituait plus de menace pour lui-même ni pour autrui. Il va donc pouvoir vivre avec sa mère de 90 ans dans une "gated community", quartier résidentiel sécurisé à accès public restreint, en Virginie.

M. Hinckley, aujourd'hui âgé de 61 ans, a tenté d'assassiner Reagan à la sortie de l'hôtel Hilton de Washington le 30 mars 1981, et avait atteint trois autres personnes dont James Brady, porte-parole de la Maison Blanche à l'époque.

Ronald Reagan n'a pas été touché directement par ses balles mais l'une d'elle a ricoché sur la limousine présidentielle blindée et l'a touché à la poitrine. La balle est passée tout près du coeur.

Le tireur avait déclaré lors de son procès de deux mois vouloir impressionner l'actrice Jodie Foster, qu'il avait vue dans le film "Taxi driver".

Il est interné à l'hôpital psychiatrique St. Elizabeth's, dans la capitale fédérale, depuis plus de trente ans.

En avril 2015, sa psychiatre Deborah Giorgi-Guarnieri avait assuré lors d'une audience de justice que son patient était "prêt pour un départ en convalescence et ne présente pas de danger".

Lors de son procès en 1982, il avait été déclaré non coupable car pénalement irresponsable et interné à St. Elizabeth, d'où il avait le droit l'an dernier de sortir 17 jours par mois et sous conditions pour rendre visite à sa mère à Williamsburg, à environ 240 km au sud de la capitale fédérale.

Dans sa décision de quatorze pages, le juge Friedman dresse également une longue liste de trente quatre conditions extrêmement détaillées qui sont attachées à cette libération.

Hinckley devra notamment résider à plein temps chez sa mère pendant la première année, après quoi il pourra -- avec le feu vert préalable de son équipe médicale -- emménager dans un logement distinct seul ou en colocation.

Il devra également signaler tout déplacement (avec routes empruntées, horaires et éventuels contretemps), suivre régulièrement des soins médicaux en cabinet ou par téléphone et tenir un journal de ses activités quotidiennes. Il aura aussi la possibilité de travailler bénévolement ou contre rémunération au moins trois jours par semaine.

En revanche, le sexagénaire n'a pas le droit de communiquer avec les médias ni, sauf autorisation de son équipe médicale, de présenter en public ou sur internet des souvenirs ou des créations (art, écrits, musique, etc) le concernant. Pas non plus d'alcool, de drogues, d'armes à feu ou non.

Et interdiction absolue de contacter directement ou indirectement Jodie Foster et ses proches, les descendants de Ronald Reagan, ou l'entourage d'autres personnes affectées citées explicitement par le juge. Pas plus de s'approcher d'actuel ou anciens présidents, vice-présidents, membres du Congrès, entre autres.

Le juge Friedman a précisé que ces conditions pourraient être assouplies dans les 12 à 18 mois suivant sa sortie, en fonction de ses progrès.

La famille de Reagan s'est toujours opposée à sa libération. En 2015, sa fille Patti Reagan Davis avait écrit sur son site internet: "J'espère que les médecins ont raison en disant que John Hinckley n'est pas un danger pour autrui, mais quelque chose en moi pressent qu'ils ont tort".

Elle avait notamment trouvé inquiétant que pendant son internement, il avait écrit aux meurtriers Ted Bundy et Charles Manson.

Avec AFP

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