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L'ex-commandant de Guantanamo ne se rend pas à une convocation de la justice française


Une manifestation exigeant la fermeture immédiate de la prison de Guantanamo Bay devant la Maison Blanche, à Washington,11 janvier 2016
Une manifestation exigeant la fermeture immédiate de la prison de Guantanamo Bay devant la Maison Blanche, à Washington,11 janvier 2016

L'ancien commandant de Guantanamo, le général Geoffrey Miller, convoqué mardi matin par la justice française qui enquête sur des accusations de torture dans cette prison américaine, ne s'est pas présenté à sa convocation, a-t-on appris de sources concordantes.

Son audition était demandée par deux anciens prisonniers français de Guantanamo, Nizar Sassi et Mourad Benchellali.

Arrêtés par les forces américaines en Afghanistan, ils avaient été détenus de fin 2001 à 2004 et en 2005 dans cette base américaine installée à Cuba, avant d'être renvoyés en France, où ils ont porté plainte pour détention arbitraire et torture.

Leur demande d'audition de l'ex-commandant de Guantanamo avait été rejetée par deux juges d'instruction, mais ce rejet avait été contesté devant la cour d'appel de Paris, qui leur avait donné gain de cause en avril 2015.

Le fait de ne pas venir à cette convocation, qui n'était pas accompagnée de moyen coercitif, est "un double mépris pour l'autorité judiciaire française: il refuse de comparaître et de fournir la moindre explication sur son rôle et sur celui de l'administration américaine", a déploré l'avocat parisien des deux ex-détenus, Me William Bourdon.

Le général Miller a été commandant de Guantanamo de novembre 2002 à avril 2004.

Selon un rapport de 2008 de la commission sénatoriale des Forces armées américaines, certaines techniques d'interrogatoire, telles que placer les détenus dans des postures contraintes ou dégradantes ou l'utilisation agressive de chiens, ont été employées lorsque la prison américaine était sous son commandement.

Dans leur plainte, Mourad Benchellali et Nizar Sassi se sont aussi appuyés sur un rapport du Centre pour les droits constitutionnels (CCR), et du Centre européen pour les droits de l'Homme et constitutionnels (ECCHR), qui détaillent les mauvais traitements infligés à Guantanamo et la responsabilité de l'ex-commandant.

La base américaine a commencé à recevoir les suspects de terrorisme quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001. A son pic d'activité en 2003, elle a accueilli jusqu'à 680 prisonniers qui pouvaient y être enfermés hors toute procédure judiciaire. Ils étaient encore 91 fin janvier.

L'administration Obama cherche depuis 2009 à fermer cette prison controversée, mais se heurte à l'opposition du Congrès.

Nizar Sassi et Mourad Benchellali ont été condamnés à un an d'emprisonnement ferme pour avoir rejoint entre 2000 et 2001 l'Afghanistan avec des visées jihadistes.

AFP

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