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L’agro-alimentaire américain à l’épreuve des nouvelles mesures migratoires


Le Mexicain Rafael Cruz devant la pépinière qui l'emploie à Homestead, en Floride ( mai 2013)
Le Mexicain Rafael Cruz devant la pépinière qui l'emploie à Homestead, en Floride ( mai 2013)

Selon une étude, l’industrie fruitière génère 580 millions de dollars par an et près de 20.000 emplois dans le comté d’Adams, dans le Sud-ouest de l'Etat de Pennsylvanie.

De nombreuses compagnies du secteur agro-alimentaire des Etats-Unis emploient des immigrants hispaniques, souvent venus illégalement dans le pays. L’application plus vigoureuse des lois de l’immigration par l’administration Trump commence à affecter ces derniers, mettant en difficulté leurs employeurs.

C’est le cas dans le comté d’Adams, dans le Sud-ouest de la Pennsylvanie, en cette saison d’émondage des pommiers. Ici comme dans d’autres régions des Etats-Unis, peu de citoyens américains acceptent ce dur labeur. Ce sont donc des migrants hispaniques qui le font, souligne Kay Hollabaugh, qui aide à gérer un complexe agricole familial, et qui s’inquiète de la situation de ses ouvriers.

« Si on m’arrache mes ouvriers immigrés, je n’aurais plus personne pour récolter les fruits et les légumes, et ce sera la fin de notre exploitation », dit-elle en précisant : «75 personnes perdraient leur emploi, et ma famille, qui vit ici depuis plus de 60 ans, perdra tout. »

Les travailleurs migrants inquiets

Nombre d’ouvriers de la ferme des Hollabaugh vivent à York Springs, localité voisine d’environ 800 habitants. Effrayés par les récentes descentes des agents de l’immigration, ils sortent peu ces jours-ci. « Avant, c’était plus détendu. Les gens pouvaient aller et venir sans crainte. C’est très différent maintenant. Les gens se cachent. Ils sont, pour la plupart, retournés dans leurs pays d’origine avant qu’il ne leur arrive quelque chose », explique l’un d’entre eux du nom d’Arturo.

Des agents de l'immigration lors d'un raid à Atlanta en Géorgie (Archives)
Des agents de l'immigration lors d'un raid à Atlanta en Géorgie (Archives)

La société Rice Fruit Company, specialisée dans le conditionnement des fruits et légumes, emploie, elle aussi, des migrants latino-américains de York Springs ; une centaine en temps normale et le double pendant les périodes de récolte.

L’anxiété est grande même si tous les employés de Rice Fruit Company sont en règle avec l’immigration, affirme David Rice, PDG de la compagnie. « C’est malheureux pour ces gens, d’excellents travailleurs et d’excellentes personnes, qui contribuent beaucoup à l’économie locale, la culture de la pomme en particulier », déplore David Rice.

La main d'oeuvre agricole en péril

Selon une étude, l’industrie fruitière génère 580 millions de dollars par et près de 20 mille emplois dans le comté d’Adams. Et si les migrants commencent à partir, David Rice dit qu’il sera obligé de réduire le personnel de sa compagnie pour se concentrer sur les activités les plus rentables.

Récemment, une manifestation de soutien aux travailleurs migrants a eu lieu à Gettysburg, chef-lieu du comté d’Adams. La société Rice Fruit Company en était un des sponsors.

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