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L'Afrique, toujours "zone de trafic clef" du marché mondial des drogues (ONU)


Des sacs de cocaïne confisqués par les autorités, Conakry, Guinée, le 11 mars 2009.
(AP Photo/Jerome Delay, File)
Des sacs de cocaïne confisqués par les autorités, Conakry, Guinée, le 11 mars 2009. (AP Photo/Jerome Delay, File)

L'Afrique reste une "zone de trafic clef" du marché mondial des drogues et sa classe moyenne en expansion est un nouveau débouché pour les trafiquants, affirme l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), rattaché à l'ONU, dans un rapport publié mercredi.

"L'Afrique demeure l'une des principales zones de trafic de drogue", selon ce rapport annuel présenté mardi à Dakar par Erik Van Der Veen, coordinateur pour le Sahel de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

"L'ouest du continent est régulièrement utilisé par les trafiquants pour passer de la cocaïne et d'autres drogues en contrebande vers l'Europe. La cocaïne en provenance d'Amérique du Sud transite par certains pays de la sous-région avant de rallier l'Europe", selon le rapport qui ne donne pas de chiffres à l'échelle globale.

"Les aéronefs commerciaux sont l'un des modes de transport privilégiés pour ce trafic, l'augmentation du nombre de vols commerciaux entre le Brésil et l'Afrique de l'Ouest n'y est pas étrangère", indique le document.

La région est en outre devenue une zone de production de drogues de synthèses comme la méthamphétamine alors qu'elle "ne jouait pas un rôle important" dans ce domaine.

L'organe de l'ONU souligne en outre que "les trafiquants, en quête de nouveaux marchés illicites où écouler la cocaïne et l'héroïne, ciblent la classe moyenne qui se développe dans certains pays africains comme le Bénin, pays de transit depuis plusieurs années et la Namibie, pays de transit qui est en train de devenir un pays consommateur".

Par ailleurs, un autre problème lié aux "ventes par Internet de drogues placées sous contrôle" a fait son apparition sur le continent.

"Avec l'augmentation du trafic en ligne, il est plus difficile pour les services de détection et de répression d'identifier les propriétaires et utilisateurs de sites web se livrant au trafic de précurseurs chimiques", affirme l'OICS.

Le rapport relève aussi que la consommation de cannabis est en première position, devant l'héroïne. "La prévalence annuelle de l'usage du cannabis dans la région demeure élevée" et concerne 7,5% des personnes âgées de 15 à 64 ans, soit "près du double de la moyenne mondiale (3,9%)" et "est particulièrement forte en Afrique de l'Ouest et du Centre où cette prévalence est de 12,4%".

Le trafic et la consommation de drogues en Afrique augmentent alors que les personnes qui en souffrent ne peuvent prétendre à un traitement. "Chaque année, en Afrique, seule une personne sur 18 souffrant de troubles liés à l'usage de la drogue ou de dépendance (en) bénéficie", selon l'OICS.

Avec AFP

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