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Kenya : les défenseurs de la faune condamne la remise en liberté d’un présumé trafiquant d'ivoire


Des gardes forestiers kenyans affichant des défenses d'éléphant saisies à Nairobi des mains d’un contrebandier présumé, selon qui, les 19 défenses provenaient de la Tanzanie, 31 mars 2013. (KWS)
Des gardes forestiers kenyans affichant des défenses d'éléphant saisies à Nairobi des mains d’un contrebandier présumé, selon qui, les 19 défenses provenaient de la Tanzanie, 31 mars 2013. (KWS)

La libération sous caution, mercredi par un tribunal kenyan, pour raisons médicales du chef présumé d'un vaste réseau de trafic d'ivoire, a provoqué de vives réactions des défenseurs de la faune sauvage.

Feisal Mohamed Ali dont la libération a été décidée mercredi, est l'un des auteurs présumés de "crimes contre l'environnement" les plus recherchés par Interpol.

Le chef présumé réseau de trafic d'ivoire, est de nationalité kenyanne. Il était arrêté en décembre en Tanzanie et extradé dans la foulée vers son pays.

Il s’était extirpé du Kenya qu'il avait fui après la découverte en juin 2014 de plus de deux tonnes d'ivoire dans un entrepôt de Mombasa, principal port d'Afrique de l'Est, sur la côte kényane.

Pour les militants de l'environnement au Kenya, le son procès était un test de la volonté de la justice locale face aux braconniers et aux trafiquants qui déciment les éléphants et les rhinocéros au Kenya et ailleurs en Afrique.

Le braconnage des pachydermes d'Afrique a explosé ces dernières années, alimenté par la demande en ivoire et en corne en Asie et dans le Golfe. Le Kenya est non seulement un haut-lieu du braconnage mais aussi un important point de passage du trafic de l'ivoire et de la corne prélevées sur les animaux abattus dans la région.

La justice kényane avait initialement, en janvier, refusé de libérer Feisal Mohamed Ali, le juge Justus Kituku estimant que sa fuite en Tanzanie, malgré un mandat d'arrêt, prouvait "qu'il essayait d'échapper à la justice".

Mercredi, ce même juge Kituku a dit ne plus croire que l'accusé tenterait de fuir et l'a libéré contre une caution de 10 millions de shillings (environ 100.000 euros). Ali, qui nie les charges, devra également remettre son passeport et se présenter à la police chaque semaine. La prochaine audience a été fixée au 24 mars.

Ses avocats avaient mis en avant que leur client était diabétique et ne pouvait suivre son traitement en prison.

"La Cour espère que l'accusé a retenu la leçon", a déclaré le juge, "le monde est un village (...) vous pouvez vous enfuir, mais vous ne pouvez-vous cacher". Le Parquet a annoncé qu'il allait faire appel de cette libération.

M. Ali est inculpé d'infraction à la législation sur le commerce des dépouilles issues de la faune sauvage et de possession illégale de 314 pièces d'ivoire, des crimes passibles de la prison à vie au Kenya quand ils concernent des espèces protégées comme les éléphants.

Avant son arrestation, il figurait parmi les neuf suspects de crimes contre l'environnement les plus recherchés au monde par Interpol.

Paula Kahumbu, directrice exécutive de l'ONG Wildlife Direct, a qualifié de "ridicule" la décision du tribunal: "La caution de dix millions de shillings n'est qu'une petite partie de la valeur de l'ivoire saisie" à Mombasa.

La valeur des deux tonnes saisies en juin est estimée à quelque 4,2 millions de dollars au marché noir, soit plus de 360 millions de shillings, 36 fois le montant de la caution.

(L’information traitée dans cet article provient de l’AFP).

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