La Cour, qui siégeait à Kinshasa, répondait à une requête en interprétation déposée par la majorité, alors que la perspective de la tenue du scrutin en 2016 s'éloigne chaque jour davantage.
"Suivant le principe de la continuité de l'État et pour éviter le vide à la tête de l'État, le président actuel reste en fonctions jusqu'à l'installation du nouveau président élu", indique cet arrêt lu par le président de la Cour, Benoît Luamba.
Les députés de la majorité au pouvoir avaient introduit la requête alors que l’opposition et la société civile faisaient pression pour la tenue de la présidentielle dans le délai constitutionnel, évoquant même un possible intérim par le président du Sénat en cas de vide juridique.
Sur VOA Afrique, l'opposant Vital Kamerhe parle "d'une révision constitutionnelle déguisée et d'un referendum que ne dit pas son nom".
Le leader de l'Union pour la nation congolaise (UNC) "appelle le peuple congolais à se mobiliser" et estime que "la cour constitutionnelle a signé son arrêt de mort".
La Commission électorale nationale indépendante a, quant à elle, prévenu que la tenue de ce scrutin ne pouvait pas avoir lieu avant la révision du fichier électoral qui, selon elle, pourrait prendre entre 13 à 16 mois.
La tension monte au fur et à mesure que l’échéance constitutionnelle de novembre 2016 se s’approche.
Le président Joseph Kabila a convoqué un dialogue politique en vue de discuter de l’élection mais une bonne partie de l’opposition le boycotte, accusant le pouvoir de manœuvrer pour retarder le scrutin et permettre au chef de l’Etat de rester en place.
La Constitution n’autorise pas M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, à briguer un troisième mandat.
Il a été élu deux fois après avoir remplacé son père Laurent-Désiré Kabila assassiné au pouvoir dans des conditions qui n’ont jamais été définitivement élucidées.