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Crainte sur Kerbala


Des pèlerins chiites marchent vers le sanctuaire de l’Imam Mousa al-Kadhim pour commémorer l'anniversaire de la mort de l'Imam à Bagdad, en Irak, le 29 avril 2016.
Des pèlerins chiites marchent vers le sanctuaire de l’Imam Mousa al-Kadhim pour commémorer l'anniversaire de la mort de l'Imam à Bagdad, en Irak, le 29 avril 2016.

Des millions de musulmans chiites se frappant la poitrine en signe de deuil ont afflué dans la ville sainte irakienne de Kerbala, placée sous haute sécurité par crainte d'attaques jihadistes.

Pour commémorer l'Arbaïn, la fin des 40 jours de deuil de la mort de l'imam Hussein, des pèlerins de tout l'Irak ont marché en direction de la cité sainte où se trouve le mausolée de ce petit-fils du prophète Mahomet, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala.

Ce grand évènement du calendrier chiite s'est jusqu'à présent déroulé dans le calme après avoir été pris pour cible ces dernières années par des attaques de l'organisation radicale sunnite Etat islamique (EI).

Alors que l'EI est sous le feu des forces irakiennes à Mossoul (nord), 24.000 membres de l'armée et de la police ont été mobilisés pour sécuriser Kerbala, ville située à environ 80 km au sud de la capitale.

De nombreux fidèles vêtus de noir ont marché pendant des jours pour atteindre la cité, affluant notamment de Bassora, à 500 km au sud-est.

"Nous avons commencé notre marche il y a 13 jours et sommes arrivés à Kerbala dimanche soir", raconte Jaber Kadhem Khalif, accompagné de sa femme et de ses trois enfants.

Oum Ali est venue sans son mari, engagé avec les forces de sécurité dans la bataille de Mossoul, le dernier grand fief des jihadistes en Irak. "Nous demandons à Dieu de nous soutenir contre Daech (acronyme en arabe de l'EI), de nous aider à libérer Mossoul (...)", dit cette quadragénaire.

Selon Noussayef al-Khattabi, qui dirige le conseil provincial de Kerbala, "entre 17 et 20 millions" de personnes auront participé au pèlerinage, dont trois millions d'étrangers, des Iraniens pour la plupart.

Le rassemblement a été marqué par une controverse née de la publication par le quotidien saoudien Asharq al-Awsat, qui cite un porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) accusant des pèlerins iraniens de harcèlement sexuel contre des femmes lors de la commémoration.

L'article a été dénoncé par le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et d'autres figures et autorités chiites qui ont exigé des excuses.

L'OMS a nié que de tels propos aient jamais été tenus.

Le journal a publié lundi le démenti de l'OMS et annoncé avoir limogé son correspondant à Bagdad "qui n'a pas respecté les normes professionnelles et éthiques".

L'Arabie saoudite et l'Iran n'entretiennent pas de relations diplomatiques et s'opposent sur des questions régionales, en particulier sur les conflits en Syrie et au Yémen.

Et pour la première fois depuis près de trois décennies, aucun pèlerin en provenance d'Iran n'a effectué cette année le hajj (pèlerinage annuel) à La Mecque (Arabie saoudite).

Avec AFP

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