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Incertitudes sur l'avenir du ministre sud-africain des Finances


Le président Jacob Zuma, au centre, et le vice-président Cyril Ramaphosa, à gauche, assistent à l'annonce de la déclaration des résultats élections municipales à Pretoria, Afrique du Sud, 6 août 2016.
Le président Jacob Zuma, au centre, et le vice-président Cyril Ramaphosa, à gauche, assistent à l'annonce de la déclaration des résultats élections municipales à Pretoria, Afrique du Sud, 6 août 2016.

Le Congrès national africain, au pouvoir en Afrique du Sud, va se réunir pour évoquer l'avenir du ministre des Finances Pravin Gordhan, convoqué devant la justice pour des accusations de fraude, a indiqué le porte-parole du parti.

"L'ANC, compte tenu de la gravité des accusations contre lui, va se réunir très vite pour débattre des mesures à prendre", a déclaré Zizi Kodwa au quotidien The Sowetan.

Une résolution de la charte du parti stipule depuis 2012 que tout membre de l'ANC inculpé doit démissionner de ses fonctions tant qu'il n'a pas été innocenté.

Mardi, le parquet a annoncé que Pravin Gordhan était convoqué le 2 novembre devant un tribunal de Pretoria pour y répondre d'accusations de fraude. Il est soupçonné d'avoir autorisé le départ à la retraite d'un haut fonctionnaire avec d'avantageux bonus.

Le ministre a réagi en dénonçant un "harcèlement" motivé par des considérations politiques et assuré qu'il ne démissionnerait pas.

Salué par les marchés pour sa droiture et sa bonne gestion des deniers publics, M. Gordhan, nommé en décembre dernier, s'oppose frontalement au président Jacob Zuma et ses fidèles au sujet des entreprises publiques, dont la gestion est au coeur de plusieurs scandales impliquant le pouvoir.

M. Zuma a officiellement renouvelé mardi son soutien à son grand argentier. "Le ministre Gordhan est innocent jusqu'à ce qu'un tribunal ne décide du contraire", a-t-il dit dans un communiqué.

Mais aux yeux de l'opposition comme de nombreux analystes, l'origine des attaques qui le vise ne fait guère de doute.

"Il est clair qu'il y a une profonde détermination d'un certain camp politique de s'approprier le contrôle des cordons de la bourse du pays", a résumé mercredi le quotidien Business Day.

L'annonce de sa future comparution devant la justice a secoué l'économie sud-africaine. La devise locale, le rand, a soudainement perdu mardi jusqu'à 3,9% face au dollar et cédait encore 0,8% mercredi face à la monnaie américaine.

Déjà ministre des Finances de 2009 à 2014, M. Gordhan avait été rappelé en urgence en décembre dernier à son portefeuille pour rassurer les marchés financiers, affolés par la nomination d'un proche du président Zuma.

Dès sa prise de fonctions, le nouveau ministre s'est donné pour objectif d'éviter une dégradation de la note souveraine du pays, dont l'économie est minée par un chômage endémique (27%) et par une croissance atone (+0,4% prévus pour 2016).

Son avenir politique est suivi de près par les investisseurs.

"Le camp Zuma n'a pas assez de soutien au sein de l'ANC pour mettre Gordhan dehors de force. Ils vont surement attendre une dégradation de la note sud-africaine, probablement en décembre", estime le groupe de consultants Eurasia Group.

A la tête d'un parti en recul dans les urnes, visé par plusieurs scandales de corruption, Jacob Zuma fait l'objet de plus en plus de critiques, y compris au sein de l'ANC. Son mandat s'achève en 2019.

Avec AFP

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