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Inauguration en Ouganda d'un centre régional du renseignement pour coordonner la lutte contre les ADF


Une caméra enregistre les témoignages, lors du procès de présumés rebelles ADF, à Beni, RDC, le 24 août 2016. (VOA/Charly Kasereka)
Une caméra enregistre les témoignages, lors du procès de présumés rebelles ADF, à Beni, RDC, le 24 août 2016. (VOA/Charly Kasereka)

Les pays de la région des Grands-Lacs ont inauguré samedi un centre névralgique de renseignements, destiné à coordonner le combat contre les ADF, un groupe armé musulman ougandais, responsable de massacres en République démocratique du Congo (RDC) voisine.

Les Forces démocratiques alliées (ADF), hostiles au président ougandais Yoweri Museveni, sont accusées d'être derrière la série de massacres de civils dont ont été le théâtre, ces dernières années Beni et ses environs, dans le nord de la province du Nord-Kivu.

Depuis 2014, plus de 700 personnes, selon l'ONU, et jusqu'à 1.300, selon les ONG, ont été tuées dans cette région, où les ADF sont installées depuis 1995.

Le centre est basé à Kasese, ville du sud-ouest de l'Ouganda, située à proximité de la frontière avec la RDC et qui a souffert d'attaques des ADF à la fin des années 1990. Il sera géré par huit experts en sécurité d'Ouganda, de RDC, de Tanzanie et du Kenya, sans compter un nombre indéterminé d'employés travaillant sous leurs ordres.

"Une fois les renseignements reçus au centre, il seront analysés par les experts, feront l'objet de plus amples vérifications et transmis aux Etats membres en vue de mesures", a expliqué le porte-parole de l'armée ougandaise, le général Richard Karemire.

Créées pour défendre les droits de musulmans s'estimant bafoués par l'homme fort de Kampala, les ADF ont été progressivement repoussées vers l'Ouest par l'armée ougandaise et se sont installées en RDC.

Depuis le début, en octobre 2014, de la nouvelle vague de violences qui endeuille la région, les ADF sont rapidement désignées comme les auteurs "présumés" de ces crimes, tant par Kinshasa que par la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco).

Les autorités ougandaises, puis de RDC, ont tenté de lier les ADF - coutumières d'une violence aveugle - à l'internationale jihadiste, mais aucun expert travaillant sur la RDC n'a réussi à établir un tel lien.

Les ADF restent un des groupes armés les plus secrets de la planète et aucun des massacres perpétrés dans la région de Beni n'a jamais été revendiqué.

Selon des sources militaires congolaises et onusiennes, le groupe s'est renforcé cette année avec des recrutements en Tanzanie, au Burundi, au Kenya et en Somalie.

Mais, selon plusieurs experts, ces recrutements n'ont rien d'idéologique: il s'agirait de jeunes musulmans trompés à qui l'on a promis d'aller étudier en Arabie saoudite et qui finissent par tomber dans les filets des ADF.

En mars, le Groupe d'études sur le Congo de l'Université de New York a publié un rapport relevant la complexité de la violence dans la région de Beni et notant que "plusieurs groupes" distincts des ADF "semblent être impliqués dans les massacres", parmi lesquels "des membres des FARDC" (Forces armées de la RDC) et d'autres milices locales.

Le gouvernement de Kinshasa avait démenti ces accusations et expulsé l'auteur du rapport, Jason Stearns, un chercheur réputé.

Avec AFP

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