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Ile Maurice: démission du Premier ministre Anerood Jugnauth, son fils lui succède


L'ancien Premier ministre Anerood Jugnauth s'entretient avec le président chinois à Port-Louis, Ile Maurice, le 17 février 2009.
L'ancien Premier ministre Anerood Jugnauth s'entretient avec le président chinois à Port-Louis, Ile Maurice, le 17 février 2009.

Le Premier ministre mauricien, sir priorités Jugnauth, a démissionné lundi et a été immédiatement remplacé par son fils Pravind, ce qui a suscité l'indignation de l'opposition qui dénonce une succession de type monarchique et réclame de nouvelles élections.

Jugnauth fils a prêté serment lundi après-midi et a aussitôt constitué son gouvernement après la démission de son père. Le Conseil des ministres est désormais composé de 23 membres, dont sir Anerood qui garde un porte-feuille ministériel, celui de ‘Mentor’, de la Défense et de Rodrigues.

L’ancien ministre de la Bonne gouvernance Roshi Bhadain n’était pas présent à la cérémonie, le nouveau Premier ministre affirmant qu'un siège lui avait pourtant été réservé. Sur sa page Facebook, M. Bhadain écrit que son poste de ministre est automatiquement devenu vacant avec la démission de sir Anerood Jugnauth, en vertu de la Constitution. Il a annoncé la tenue d’une conférence de presse mardi 24 janvier pour expliquer son refus d’être reconduit à son poste.

La prestation de serment a aussi été boycottée par l'opposition parlementaire.

Dans un message télévisé à la nation, le nouveau chef du gouvernement a déclaré que l'une de ses priorités sera le combat contre la criminalité et le trafic de drogue.

"Je serai intransigeant sur la question de la sécurité publique et j’accorderai tout mon soutien à la police", a-t-il affirmé.

Cacique de la vie politique mauricienne

Anerood Jugnauth, 86 ans, un cacique de la vie politique mauricienne, avait présenté dans la matinée sa démission à la présidente Ameenah Gurib-Fakim, conformément à ce qu'il avait annoncé samedi dans un message télévisé.

"Le poste de Premier ministre est une fonction qui comprend de grandes responsabilités. C'est un grand fardeau. Je l'ai assumé, mais maintenant il est temps de céder la place aux jeunes", a-t-il déclaré à sa sortie de la présidence.

Ce dirigeant de centre-droit était le chef du gouvernement depuis décembre 2014, après la victoire de la coalition qu'il dirigeait aux élections générales. Son mandat devait prendre fin en 2019.

"Je suis satisfait d'avoir toujours servi le pays honnêtement", a ajouté celui qui avait aussi été Premier ministre entre 1982 et 1995, puis entre 2000 et 2003, et président de la République entre 2003 et 2012.

Quelques minutes après lui, son fils Pravind s'est présenté à la présidence pour se voir remettre sa lettre de nomination.

"Je suis très serein. C'est une grande responsabilité qui m'a été confiée. Il nous faudra nous mettre au travail dès maintenant", a-t-il déclaré.

Pravind Jugnauth, 55 ans et actuel ministre des Finances, est le chef du Mouvement socialiste mauricien (MSM), le principal parti de la coalition au pouvoir. C'est à ce titre que la présidente lui a demandé de succéder à son père.

Mais sa désignation suscite un fort rejet de l'opposition, qui dénonce une transmission du pouvoir par héritage familial. Celle-ci devait boycotter sa prestation de serment lundi après-midi et entend se mobiliser pour réclamer de nouvelles élections.

"Le mieux aurait été que le Premier ministre dissolve l'Assemblée nationale avant sa démission et rende le vote à la population. Il ne l'a pas fait et c'est une honte qu'il termine plus de 50 ans de carrière politique de cette façon", a regretté un des dirigeants de l'opposition, Paul Bérenger.

Avec AFP

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