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Huit ans de prison pour un cyber-terroriste aux gadgets de James Bond


Samata Ullah est en garde à vue à Londres, le 28 avril 2017.
Samata Ullah est en garde à vue à Londres, le 28 avril 2017.

Clés USB dans des boutons de manchette, tutoriels sur des missiles, librairie en ligne: un "cyber-terroriste" gallois aux gadgets dignes de James Bond a été condamné à huit ans de prison mardi par un tribunal de Londres.

Samata Ullah, 34 ans, a fourni tutoriels et conseils aux "terroristes du monde entier" depuis sa chambre à coucher de Cardiff (ouest), selon Scotland Yard, qui a arrêté cet homme divorcé et sans emploi lors d'une opération d'envergure en septembre.

Considéré comme "très dangereux" par la police britannique, ce "loup solitaire" se réclamant de l'organisation extrémiste Etat islamique (EI), avait plaidé coupable pour les cinq chefs d'accusation le visant, notamment appartenance à une organisation interdite et préparation d'actes terroristes.

"C'est un cyber-terroriste, très engagé dans sa cause, qui a monté une librairie en ligne répertoriée où il publiait du matériel de propagande lié essentiellement à Daech (acronyme arabe de l'EI), des conseils sur le cryptage et les moyens d'échapper à la détection des autorités", a expliqué Dean Haydon, le chef de l'unité anti-terrorisme de Scotland Yard, à la presse.

Très prudent, l'accusé au fort accent gallois et au casier vierge brouillait sa voix et utilisait des gants pour cacher ses mains dans les vidéos tutoriels qu'il postait en ligne. Il nourrissait également un blog de conseils.

Lors de son arrestation, les enquêteurs ont trouvé trente paires de boutons de manchette avec clé USB intégrée, certaines de ces clés contenant des informations liées à la "production de missiles".

"Les terroristes du monde entier avaient accès à son site internet", a souligné Dean Haydon. Le patron de l'antiterrorisme a refusé de détailler le nombre et l'origine de ces personnes. Il a seulement indiqué que l'accusé avait "des liens avec Daech" et un certain Abu Fidaa, actuellement en prison au Kenya pour activité terroriste.

C'est après l'arrestation d'Abu Fidaa que la police britannique a pu remonter la piste jusqu'à Samata Ullah.

La défense du Gallois a mis en avant que l'accusé souffrait de problèmes mentaux et notamment d'autisme. La police ignore comment il s'est radicalisé.

Samata Ullah utilisait neuf lignes téléphoniques, 50 adresses mail et 30 comptes Twitter. A son domicile, les enquêteurs ont récupéré huit térabytes de données. "L'équivalent de 2,2 millions d'exemplaires numériques de 'Guerre et Paix'", le roman de Tolstoï, a commenté Dean Haydon, évoquant une "ampleur inédite".

Avec AFP

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