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Holder sur la sellette au sujet de l’éventualité de frappes de drones aux Etats-Unis


Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, s'expliquant sur les drones au Congrès
Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, s'expliquant sur les drones au Congrès
Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, dit qu’il n’exclut pas tout à fait la possibilité pour le président Barack Obama d’ordonner des frappes de drones sur le territoire national. Cette déclaration a suscité une vive réaction de législateurs tant démocrates que républicains.

Cela fait des années que les Etats-Unis utilisent des drones pour lancer des raids dans divers pays contre des terroristes présumés. Ces drones armés peuvent-ils être également utilisés sur le territoire américain ? M. Holder s’est exprimé à ce sujet, mercredi devant la Commission judiciaire du Sénat, lors d’une audience houleuse sur les pouvoirs présidentiels en temps de crise.

« Conviendrez-vous qu’il serait inapproprié d’utiliser un drone armé sur le sol américain, contre un citoyen américain? » a demandé le sénateur démocrate Patrick Leahy.

« Le gouvernement n’a aucune intention de conduire des frappes de drones aux Etats-Unis » a réagi M. Holder. « Il m’est difficile d’imaginer une situation dans laquelle cela pourrait avoir lieu. Nous avons, à l’intérieur des Etats-Unis, la capacité d’utiliser nos services de police », a-t-il ajouté.

Mais ces propos n’ont pas satisfait le républicain Rand Paul, loin de là. « Le president dit: “Je n’ai encore tué personne”. Et il poursuit : “ Je n’ai pas l’intention de tuer des Américains, mais il se peut que je le fasse. Est-ce suffisant ? Pouvons-nous nous satisfaire de cela ? » a demandé le sénateur Paul, faisant remarquer que le ministre de la Justice s’exprime au nom du chef de l’exécutif sur les questions juridiques et se doit, de ce fait, d’être plus précis dans ses propos.

Dans une lettre adressée au sénateur Paul et publiée mardi, M. Holder a affirmé que le seul scénario concevable au cours duquel le président des Etats-Unis pourrait ordonner une frappe militaire sur le sol américain serait un cas exceptionnel, comme les attaques terroristes de 2001 contre New York et Washington.

Lors de son audience au Congrès, le ministre américain de la Justice a déclaré, à plusieurs reprises, qu’il ne serait pas approprié d’ordonner une frappe contre un terroriste présumé en train de manger dans un café ou de marcher dans la rue, ici aux Etats-Unis.

Non satisfaits, les législateurs ont demandé à l’administration Obama d’exprimer clairement sa position sur la question.

« Les citoyens américains ont le droit de comprendre comment leur vie pourrait être suprimée par leur gouvernement, sans procédure judiciaire » a déclaré le sénateur républicain Chuck Grassley.

Ce même sentiment a été exprimé par la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, membre de la Commission judiciaire et présidente de la Commission du renseignement.

« Notre travail est de superviser de manière vigoureuse les services de renseignement. Nous ne pouvons pas le faire si nous ne voyons pas les arguments juridiques sous-tendant certaines activités, en particulier les activités clandestines », a expliqué la Mme Feinstein.
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