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Guantanamo : les avocats à la défense exigent de voir les détenus


Des membres des familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 suivent les audiences à Guantanamo
Des membres des familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 suivent les audiences à Guantanamo
Les cinq accusés en rapport avec les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, officiellement renvoyés devant la justice militaire de Guantanamo Bay, à Cuba, étaient absents du tribunal mardi, au deuxième jour d’une audience préliminaire destinée à préparer leur procès. Ils encourent la peine de mort pour le meurtre de près de 3.000 personnes.

Douze ans après les attentats du 11 septembre, la date de leur procès n’a toujours pas été fixée et le tribunal s’en est tenu à des motions préalables. La procédure contre Khalid Sheikh Mohammed et ses quatre co-conspirateurs présumés s’empêtre toujours dans des manœuvres juridiques qui prennent des mois à régler, mais qui doivent l’être avant que les conditions puissent être réunies pour la tenue du procès.

Cette semaine, les audiences ont porté sur la torture et les conditions de détention des accusés depuis leur arrestation.

« Dans le système américain, un procès est conçu comme une recherche de la vérité » rappelle James Connell, l’un des avocats à la défense. « Cette audience va permettre de faire un premier pas vers la recherche de la vérité sur ce qui s'est passé quand ces hommes ont été torturés » a-t-il dit.

Le débat mardi a porté sur la requête des avocats à la défense de passer 48 heures au centre de détention où les prisonniers sont incarcérés. Les 5 suspects ont choisi de ne pas y assister. Lundi, l’un d’eux avait crié qu'il ne faisait pas confiance à ses avocats et ne voyait aucune raison de comparaitre devant le tribunal.

Des proches des victimes des attentats du 11 septembre ont pu voir les cinq accusés et ont évoqué des souvenirs du carnage. Parmi eux : Phyllis Rodriguez, dont le fils, Greg, est mort dans les attentats de New York. Elle a voulu suivre les délibérations de près, mais estime que l’affaire relève plutôt d'un tribunal fédéral civil expérimenté aux Etats-Unis mêmes.

« Je pense que la procédure aurait été beaucoup plus ouverte devant un tribunal fédéral. Le public aurait eu bien meilleur accès. Les média aussi », fait valoir Mme Rodriguez.

Le président Obama a tenté de fermer le centre de détention de Guantanamo et de faire transférer les prisonniers aux États-Unis pour y être jugés, mais le Congrès a adopté une loi qui le lui interdisait.

Un tribunal militaire d'exception mis en place il y a sept ans s’efforce laborieusement de respecter toutes les étapes nécessaires pour s’assurer que le procès des 5 détenus soit équitable et transparent.

Pour ceux qui souhaitent que justice soit faite, cela signifie des délais interminables.

« Il se peut que le procès ait lieu après ma mort. Cela peut prendre des années et des années. Mais je ne suis pas impatiente parce que je ne m'attends pas à ce que ce procès puisse résoudre quoi que ce soit. Cela ne va pas changer ma vie. Ça ne va pas me rendre mon fils. Peu importe le verdict », s’exclame Mme Rodriguez. Ce qui compte, ajoute-t-elle, c’est que la procédure soit adéquate.
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