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Greenpeace "choquée" par l'expulsion de la RDC d'un documentariste français


Le groupe Greenpeace tient un centre d'information sur le TTIP à Berlin, Allemagne, le 2 mai 2016.
Le groupe Greenpeace tient un centre d'information sur le TTIP à Berlin, Allemagne, le 2 mai 2016.

L'organisation écologiste Greenpeace s'est déclarée "choquée" par l'expulsion en février d'un documentariste français par les autorités de la République démocratique du Congo, à la suite d'un tournage sur l'exploitation de la forêt.

Greenpeace Afrique "est choquée par l'expulsion d'un réalisateur français et l'annulation du visa de l'un de ses employés par les autorités de la République démocratique du Congo à la suite d'un tournage dans la province de l'Équateur", dans le nord-ouest de la RDC, écrit l'ONG dans ce communiqué daté de mercredi.

Interrogé par l'AFP, le réalisateur n'a voulu ni être identifié ni faire de commentaires. Greenpeace ne donne pas non plus son nom.

Selon l'ONG, l'équipe était sur place pour documenter "les activités des communautés dans les concessions forestières" et était présente dans le pays "légalement, avec toutes les autorisations et documents nécessaires".

Le 17 février, les autorités locales lui ont ordonné de quitter la zone. Le matériel vidéo du réalisateur et son passeport lui ont ensuite été confisqués, ainsi que le passeport d'un employé non congolais de Greenpeace, explique l'ONG.

Quelques semaines plutôt, l'organisation écologiste avait accusé l'ex-ministre congolais de l'Environnement, Robert Bopolo, d'avoir attribué mi-septembre 2016 un permis d'exploitation forestière à un conseiller du président Joseph Kabila et un autre à un député du parti au pouvoir, en violation d'un moratoire sur l'attribution de nouvelles concessions d'exploitation forestière industrielle datant de 2002.

Greenpeace estime que l'expulsion du documentariste "est une nouvelle manifestation inquiétante de la manière dont certains officiels congolais essaient de limiter le rôle des médias et de la société civile dans le pays, pour protéger notamment les intérêts de grandes entreprises".

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a accusé le documentariste d'avoir "usé de moyens frauduleux pour obtenir une autorisation de tournage. La fraude corrompt tout".

La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l'Amazonie, avec une biodiversité très riche. Le pays possède ainsi la deuxième forêt tropicale primaire de la planète, avec 86 millions d'hectares dont près de 60 potentiellement exploitables.

Plusieurs ONG de défense de l'environnement s'inquiètent de l'accélération du rythme de la déforestation en RDC depuis quelques années, due essentiellement aux coupes artisanales (exploitation illégale de charbon de bois, agriculture sur brûlis).

Avec AFP

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