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Galop d'essai pour un premier GP équestre en Côte d'Ivoire


Galop d'essai pour un premier GP équestre en Côte d'Ivoire (vidéo)
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Galop d'essai pour un premier GP équestre en Côte d'Ivoire (vidéo)

Le stade municipal de Grand-Bassam, station balnéaire à l'est d'Abidjan, a été transformé en hippodrome de fortune. Quelque 2.000 spectateurs enthousiastes crient leur joie en découvrant des chevaux galopant sur l'étroite piste de latérite.

En Côte d'Ivoire, où le foot est roi avec une équipe nationale des Eléphants parmi les plus fortes du continent, le cheval a du mal à se faire une place. Plusieurs clubs d'équitation souvent réservés à une élite et quelques compétitions mineures existent mais la Fédération ivoirienne de sports équestres (FISE) a tenté le pari d'organiser samedi le Premier Grand Prix de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.

Une compétition qui a rassemblé quarante-huit cavaliers de quatre pays (Cote d'Ivoire, Mali, Niger Burkina) et autant de chevaux.

Première course, les cavaliers peinent à calmer leurs montures hennissantes et les empêcher de franchir la ligne de départ.

Billal Hallal, l'organisateur et vice-président de la FISE s'impatiente. C'est déjà le troisième faux départ. Cette fois-ci, l'un des chevaux s'est cabré, déclenchant les rires moqueurs des spectateurs accoudés aux barrières du stade.

C'est parti! Soulevant un nuage de poussière les 12 chevaux en lice avalent les 800 m en quelques dizaines de secondes. Le sprint est remporté par un cavalier portant les couleurs du Burkina Faso d'une cinquantaine d'années.

Si le Burkina, pays des Etalons, l'équipe nationale de foot, dispose d'une grande tradition équestre, certains accusent le vainqueur d'être... nigérien.

Les cavaliers ivoiriens, eux sont à la peine, aux dernières places. L'un d'eux a même chuté.

"Après le virage, le cheval a trébuché et est tombé", explique encore un peu tremblant, Issa Zounama, 24 ans, casque orange sur la tête et de nombreux grains de sable incrustés sur le visage.

Venues en camion, les délégations du Mali, du Niger et du Burkina-Faso sont elles rompues aux compétitions équestres.

"On est habitué à courir chaque dimanche à Bamako", expose Boubacar Diarra, le sélectionneur de l'équipe malienne qui a retenu des "gamins" pour le voyage.

Six jeunes jockeys maliens âgés de 12 à 15 ans se préparent avant la course. Leur jeunesse et leurs corps chétifs étonnent.

"On essaye de les prendre les plus jeunes possibles afin que leur carrière soit la plus longue", explique Boubacar Diarra.

De nouveaux héros

La compétition traine en longueur, la seconde course tarde en raison de l'arrivée d'hommes politiques. Un cortège de 4x4 remplace les chevaux sur la piste.

Le ministre ivoirien des Sports et des Loisirs, François Amichia, dit vouloir "faire la promotion de l'équitation (...) un sport qui ne date pas depuis très longtemps en Côte d'Ivoire" et se félicite que "le monde du cheval soit aujourd'hui célébré en Côte d'Ivoire".

Les discours se succèdent. On évoque la construction prochaine à Grand Bassam d'un hippodrome.

De nombreux parieurs font la queue sous la tente de la loterie nationale ivoirienne, prêts à enregistrer leurs paris pour la course de 1.600 mètres, quatre tours de piste.

Des cris accompagnent le départ. La foule se met à rêver. "Promesse", montée par un cavalier ivoirien mène le paquet pendant les trois premiers tours sous les vivats de la foule électrisée. Mais le cavalier chute lourdement dans le dernier tour, laissant la victoire à un Nigérien.

"Ca me donne envie de faire du cheval pour être une star!", dit Siriky Zabré, 21 ans, venu au stade avec des amis.

"En organisant cet événement aujourd'hui et en faisant venir les coureurs du Niger, Mali et Burkina Faso, ça nous permet de nous aguerrir et d'échanger nos compétences", philosophe Ismaël Doukouré, le président de la FISE.

"Là-bas, ça fait 30-40 ans qu'ils courent, nous on vient à peine de commencer. Notre fédération compte 750 licenciés, maintenant il faut vulgariser ce sport et attirer les jeunes", explique-t-il.

Sa voix est couverte par le speaker qui annonce l'épreuve reine, "celle des combattants" et ses 2.400 m.

Les chevaux partent au galop, la foule hurle. Le suspense est à son comble dans la dernière ligne droite, un cavalier nigérien et un Ivoirien sont au coude-à-coude.L'Ivoirien l'emporte. C'est l'hystérie. La piste est envahie par les spectateurs dont de nombreux enfants qui se sont trouvés un nouveau héros.

Avec AFP

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