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Gabon: une marche blanche réunit un millier de personnes après les violences post-électorales


Les partisans du candidat de l’opposition à la présidentielle au Gabon Jean Ping protestent contre la réélection du président sortant Ali bongo, à Libreville, Gabon, 31 aout 2016.
Les partisans du candidat de l’opposition à la présidentielle au Gabon Jean Ping protestent contre la réélection du président sortant Ali bongo, à Libreville, Gabon, 31 aout 2016.

Près d'un millier de partisans de l'opposant Jean Ping, tous vêtus de blanc, ont marché dans la capitale gabonaise Libreville, en hommage aux victimes des violences post-électorales qui ont secoué le Gabon après la présidentielle du 27 août.

La marche est partie du quartier général de M. Ping, dans l’après-midi, où un pasteur évangélique a prononcé un office religieux devant des hommes, des femmes et des personnes âgées, tous en tenues blanches, dans une atmosphère calme de recueillement.

Jean Ping, principal rival du président sortant Ali Bongo Ondimba à la présidentielle, a allumé une bougie sur un petit autel, aménagé en hommage aux "combattants de la liberté morts pour la patrie" et entouré de gerbes de fleurs.

L'opposant, chemise et pantalon blancs, était accompagné d'autres anciens caciques du pouvoir ralliés à l'opposition qui ont soutenu sa candidature, notamment l'ancien président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l'ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba.

Les militants ont ensuite trempé leurs mains dans des pots de peinture blanche et ont marché en procession sur quelques centaines de mètres le long de la voie rapide de la capitale, levant les mains "en signe de paix" et entonnant des chants religieux.

"Nos intentions ne sont pas mauvaises, c'est pour rendre hommage à tout ce sang qui a coulé (...) au nom de la libération de notre pays", a confié à l'AFP Marie-Rose, une mère de famille.

M. Ping, qui se proclame "président élu", a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats officiels et provisoires du scrutin présidentiel qui donnent la victoire à Ali Bongo avec une faible avance (environ 5.000 voix).

"Nous attendons avec impatience les résultats de la Cour constitutionnelle parce que nous savons que nous avons gagné, c'est le peuple gabonais qui a gagné et il installe M. Ping comme président de la République", a lancé Jean-Paul Issogui, la soixantaine, un autre participant à la marche.

Un haut responsable de l'ONU a salué samedi dans un communiqué le recours à la plus haute juridiction du pays comme "un développement important pour surmonter la crise" politique au Gabon.

"Le processus constitutionnel doit être crédible et doit être reconnu par tous comme crédible afin d'être efficace", a déclaré le secrétaire adjoint de l'ONU chargé des Affaires politiques, Jeffrey Feltman.

Malgré de précédentes crises post-électorales, ce petit pays pétrolier francophone d'Afrique centrale de moins de deux millions d'habitants est peu habitué à la violence.

Dès leur proclamation le 31 août, les résultats très contestés de la présidentielle avaient entraîné des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans tout le pays, qui ont fait trois morts, selon le ministre gabonais de l'Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya.

Ce bilan est contesté par l'opposition, à commencer par M. Ping qui évoque plusieurs dizaines de morts. Des familles étaient toujours à la recherche samedi d'un proche introuvable depuis ces violences post-électorales.

Avec AFP

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