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Macron prend l'avantage dans la campagne présidentielle française


Emmanuel Macron dans le quartier des Mureaux dans la banlieue parisienne le 7 mars 2017.
Emmanuel Macron dans le quartier des Mureaux dans la banlieue parisienne le 7 mars 2017.

Le centriste Emmanuel Macron, ovni de la campagne présidentielle française, poursuit sa conquête de l'opinion face à la chef d'extrême droite Marine Le Pen qui, elle, espère convaincre les "millions de Français" indécis avant le premier tour du 23 avril.

"Je pense que nous vivons un temps de recomposition profonde et radicale", a commenté jeudi sur la radio France Culture M. Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande, 39 ans et première fois candidat à une élection.

Dans une campagne riche en rebondissements et parasitée ces dernières semaines par les déboires judiciaires du conservateur François Fillon, tous les candidats cherchent à incarner celui qui fera "rempart" à l'extrême droite, dans un contexte de montée des sentiments nationalistes en Europe.

Un sondage publié jeudi acte à cet égard l'envolée dans l'opinion d'Emmanuel Macron tout en soulignant l'indécision des électeurs.

Selon une enquête Harris Interactive, le fondateur du mouvement "En marche", qui cherche à incarner le renouveau et se dit "ni de droite ni de gauche", totalise 26% des intentions de vote au premier tour, devant la dirigeante du Front national (25%).

Marine Le Pen, 48 ans, estime, elle, que les sondages montrent une dynamique "extrêmement solide" en sa faveur. "Il faut encore convaincre, il y a encore des millions de Français qui n'ont pas fait de choix", a-t-elle dit mercredi.

La fille du cofondateur du FN Jean-Marie Le Pen, anti-Europe et anti-immigrés, fait campagne sur l'opposition entre les "patriotes" et les "mondialistes", tout en dénonçant la "stratégie de la peur" de ses opposants.

Parti favori dans la campagne, François Fillon, qui peine à rassembler la droite et le centre inquiets des effets du scandale nés des soupçons d'emplois fictifs attribués à sa famille, arrive en troisième position. Sa convocation chez les juges, mercredi prochain, risque d'aboutir à une inculpation.

En quête d'un nouveau souffle, M. Fillon, 63 ans, a dévoilé jeudi sa nouvelle équipe de campagne pour pallier les nombreuses défections de responsables-clés opposés au maintien de sa candidature.

Le socialiste Benoît Hamon, qui peine à faire décoller sa campagne et assiste à une désertion de caciques de son camp au profit de M. Macron, et le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, ne sont pas parvenus à trouver une alliance et arrivent loin derrière.

- 'Sang-froid' -

Après le ralliement de l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, figure populaire du centre-gauche, l'équipe Macron espère engranger d'autres soutiens, comme celui de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin ou encore celui du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

M. Macron se rend jeudi à Bordeaux (sud-ouest), fief d'Alain Juppé, dans l'espoir de rallier des sympathisants de la droite modérée incarnée par l'ancien Premier ministre, très critique à l'égard de François Fillon.

Dans un entretien au quotidien Le Parisien, le patron du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a de nouveau appelé les socialistes "tentés par Macron" à "garder leur sang-froid".

Le discours transpartisan de M. Macron, libéral au sens anglo-saxon du terme sur le plan économique mais aussi sur les questions de société, plaît notamment aux jeunes urbains et aux milieux d'affaires. Multipliant les discours sur "la modernité", l'ancien banquier d'affaires promet de résoudre les difficultés de la France, notamment le chômage, en faisant "émerger des talents".

Plus largement, les Français s'intéressent à l'émergence d'une nouvelle tête sur un échiquier politique qui peine à se renouveler. Emmanuel Macron a fait ses armes en politique en devenant conseiller de François Hollande puis son ministre de l'Economie.

Signe d'une campagne où l'inattendu semble désormais le fil conducteur, le Conseil constitutionnel a reçu 242 parrainages pour l'ex-Premier ministre Alain Juppé, qui n'a jamais été candidat et a officiellement renoncé lundi à se poser en alternative à François Fillon.

Encore plus surprenant : selon le quotidien Le Parisien jeudi, "un matelas de sécurité de 500 parrainages a été mis de côté au cas où le président déciderait finalement d'être candidat". "Selon ses visiteurs, (François) Hollande n'est pas loin de penser qu'il est le seul à pouvoir affronter Le Pen et réconcilier la gauche".

Avec AFP

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