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François Fillon bientôt inculpé mais reste candidat à la présidentielle française


François Fillon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, se rend à un poste de police à Meaux, en France, le 27 février 2017.
François Fillon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, se rend à un poste de police à Meaux, en France, le 27 février 2017.

Le candidat de la droite à la présidentielle française, François Fillon, a annoncé mercredi sa prochaine inculpation dans une affaire d'emplois présumés fictifs impliquant sa famille, tout en assurant qu'il resterait candidat "jusqu'au bout".

Dans un nouveau rebondissement d'une campagne mouvementée, François Fillon a déclaré être convoqué "le 15 mars par les juges d'instruction afin d'être mis en examen". Il a précisé qu'il se rendrait à cette convocation tout en dénonçant un "assassinat politique".

"Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j'irai jusqu'au bout", a immédiatement ajouté le candidat, 62 ans, dans une déclaration brève depuis son QG de campagne à Paris, en présence de plusieurs ténors de son parti Les Républicains et d'une foule de journalistes.

"Ce n'est pas moi seulement qu'on assassine, c'est l'élection présidentielle", a-t-il jugé, alors que le premier tour du scrutin est prévu le 23 avril.

Affaibli depuis près de deux mois par cette affaire d'emplois présumés fictifs qui empoisonne sa campagne, il a clamé son innocence et dénoncé avec virulence les interférences du calendrier judicaire avec la campagne électorale.

"Je ne reconnais pas les faits. je n'ai pas détourné d'argent public", a-t-il insisté.

"Depuis le début, je n'ai pas été traité comme un justiciable comme les autres", s'est-il plaint. "L'Etat de droit a été systématiquement violé" et "la présomption d'innocence a complètement disparu", a-t-il dénoncé.

François Fillon avant auparavant annulé mercredi subitement et sans explication une visite au Salon de l'agriculture à Paris, dans le sud de Paris, passage traditionnel obligé en France pour tout responsable politique et a fortiori pour des candidats à une présidentielle.

- 'Suffrage universel' -

Ce soudain changement de programme avait alimenté mercredi matin de nombreuses spéculations sur l'avenir de la candidature Fillon et la fébrilité était grande dans la salle de son QG avant sa déclaration.

Selon des sources concordantes, le candidat de la droite a reçu dans la matinée en tête à tête plusieurs ténors de son parti et s'est entretenu par téléphone avec l'ancien président Nicolas Sarkozy, dont il était le Premier ministre entre 2007 et 2012.

Triomphalement désigné lors de la primaire de la droite fin novembre, M. Fillon est en grande difficulté depuis la révélation fin janvier par voie de presse de cette affaire d'emplois présumés fictifs, qui éclabousse aussi deux de ses enfants.

Il avait lui-même indiqué qu'il se retirerait s'il était inculpé, avant de faire machine arrière fin février, expliquant s'en remettre désormais "au seul suffrage universel".

Depuis que le scandale a éclaté, celui qui partait grand favori de l'élection présidentielle a chuté dans les sondages.

La candidate d'extrême droite Marine Le Pen et l'ancien ministre de l'Economie du président socialiste François Hollande, Emmanuel Macron, repositionné au centre, sont désormais les mieux placés pour se qualifier au second tour du scrutin prévu en mai, selon les enquêtes d'opinion.

Éclaboussé par l'affaire "Penelopegate" (prénom de sa femme), François Fillon ne parvient pas à relancer sa campagne. Depuis le début de l'année, la plupart de ses réunions publiques sont accompagnées de concerts de casseroles, souvent brandies par des militants de gauche.

Le candidat de droite avait dénoncé dimanche un "climat de quasi-guerre civile" en France, accusant le gouvernement socialiste de ne pas prendre les mesures nécessaires pour éviter les incidents ponctuant la campagne présidentielle.

Les investigations portent sur des emplois occupés par Penelope Fillon comme attachée parlementaire de son mari et du suppléant de ce dernier pendant plus de quinze ans, pour un montant total de 680.380 euros nets. Elles s'intéressent aussi à son ancien emploi de salariée d'une revue dont le propriétaire est un proche de l'ancien Premier ministre.

Autre sujet d'enquête, les emplois d'assistants parlementaires de deux enfants du couple, Charles et Marie Fillon, auprès de leur père quand ce dernier était sénateur de 2005 à 2007.

Marine Le Pen est aussi sous les projecteurs de la justice: plusieurs de ses proches ont été inculpés par la justice, dans des affaires de financement des campagnes électorales de son parti Front national ou d'emplois présumés fictifs d'assistants de députés au Parlement européen.

A ce jour, la candidate, qui ne semble guère handicapée dans les sondages par ces affaires, refuse de se rendre aux convocations de la police. Selon elle, la période actuelle n'offre pas la "sérénité" nécessaire à la justice.

Avec AFP

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