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Fifa : Platini fera appel de ses huit ans de suspension lundi


Michel Platini, le 19 janvier 2015. (AP Photo/Sergei Grits, file)
Michel Platini, le 19 janvier 2015. (AP Photo/Sergei Grits, file)

Après avoir reçu les motivations de sa sanction, Michel Platini a décidé de faire appel, lundi auprès de la Fifa, de ses huit ans de suspension de toute activité dans le football. Blatter a la possibilité de faire de même.

Le parcours judiciaire continue pour Michel Platini. Deux jours après son retrait de la course à la présidence de la Fifa, le président de l'UEFA, désormais informé des motivations de sa suspension de huit ans de toute activité dans le football, a annoncé par la voix de son avocat qu'il ferait appel lundi auprès de l'instance du football mondial.

"Nous confirmons avoir reçu dans la nuit de vendredi à samedi les motivations de la sanction. On va les lire, les analyser et déposer un appel lundi devant la commission de recours" de l'instance, a déclaré Me Thibaud d'Alès, membre du cabinet Clifford Chance, sans vouloir dévoiler le contenu de ces documents.

Jospeh Blatter, président démissionnaire de la Fifa et également suspendu huit ans, a lui aussi reçu les motivations de sa sanction samedi et peut donc enclencher à son tour la même procédure d'appel.

En annonçant sa décision de suspendre MM. Platini et Blatter, le 21 décembre, la chambre de jugement de l'instance dirigeante du ballon rond avait seulement précisé avoir retenu les charges d'"abus de confiance", de "conflit d'intérêt" et de "gestion déloyale", et avoir écarté celle de corruption, mais sans motiver ses sanctions. Les actions de Platini ont également démontré "un abus de position de son poste de vice-président de la Fifa et membre du Comité exécutif de la Fifa", avait alors ajouté la Fifa.

Paiement controversé de 1,8 million d'euros

A l'origine de l'affaire se trouve un paiement controversé de 1,8 million d'euros effectué en 2011 par la Fifa à Michel Platini. Selon le Suisse et le Français, ce versement constituait le solde de la rémunération d'un travail de conseiller réalisé par Platini auprès du président de la Fifa entre 1999 et 2002, sur la base d'un contrat oral.

Cette affirmation concernant un contrat oral "n'a pas été jugée convaincante et a été rejetée par la chambre", avait justifié les juges de la Fifa en décembre.

"A notre époque, avoir un accord oral, c'est totalement irresponsable", a commenté récemment le prince jordanien Ali, un des cinq candidats encore en lice pour la présidence de la Fifa. "Avec mon argent, je suis plutôt dilettante", avait déjà reconnu l'ex-triple Ballon d'Or.

Fin septembre la justice pénale suisse s'était déjà saisie de ce versement entre les deux hommes, le ministère public suisse allant jusqu'à parler de "paiement déloyal" pour des "travaux prétendument effectués entre janvier 1999 et juin 2002" par le patron de l'UEFA.

Michel Platini avait alors été entendu comme témoin assisté, soit un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. Et une procédure pénale avait été formellement ouverte contre M. Blatter, pour "soupçon de gestion déloyale" et "abus de confiance", au sujet de ce paiement mais aussi suite à un "contrat défavorable à la Fifa" sur les droits de retransmission télévisés locaux des Mondiaux 2010 et 2014.

Le tribunal arbitral du sport, dernier recours

Si l'appel de Michel Platini est rejeté, le patron de l'UEFA pourra ensuite se tourner vers le tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en Suisse, l'instance suprême de la justice sportive.

Quel que soit le verdict final de la Fifa et éventuellement du TAS, Michel Platini ne sera en tout cas pas le prochain patron de la Fifa, dont l'élection aura lieu le 26 février, l'ancien meneur de jeu des Bleus ayant décidé de jeter l'éponge jeudi.

Dans un entretien à L'Equipe, l'ancien N.10 de la Juventus de Turin avait précisé avoir "fait le choix" de se consacrer à sa défense, dans un dossier où, selon lui, il n'y aurait "plus de corruption, de falsification, (...) plus rien".

Lorsqu'il s'était déclaré le 29 juillet, l'ancien meneur des Bleus faisait figure de favori pour succéder à Blatter, démissionnaire depuis le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un cinquième mandat. Aujourd'hui, il n'y a plus que cinq candidats encore en lice : l'ancien membre de la Fifa Jérôme Champagne, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali et le président de la Confédération asiatique, Cheick Salman Bin Ebrahim Al Khalifa.

Si d'ici juin sa suspension était annulée en appel à la Fifa, ou par le TAS, Platini pourrait par contre retrouver son poste à la tête de l'UEFA, avant l'Euro-2016 en France (10 juin-10 juillet).

Quant à Blatter, son rêve affiché reste de présider le congrès qui verra l'élection de son successeur, le 26 février à Zurich. Pour cela il doit faire à son tour appel. S'il reste in fine suspendu, c'est le président par intérim de la Fifa, le Camerounais Issa Hayatou, qui sera dans son fauteuil.

Avec AFP

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