Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Fermeture d'une école turque en Angola


Dans une école angolaise, dans le nord du pays, le 8 juillet 2013.
Dans une école angolaise, dans le nord du pays, le 8 juillet 2013.

Les autorités angolaises ont fermé une école liée au prédicateur Fethullah Gülen, l'ennemi juré du président turc Recep Tayyip Erdogan, et procédé à l'expulsion de tous les citoyens turcs qui y travaillaient.

Dans un décret publié vendredi dernier, le ministère de l'Education a annoncé la fin des activités du Colegio Esperança Internaçional (Coespi) - seule école angolaise du réseau Gülen - "pour des raisons de sécurité nationale".

M. Erdogan réclame depuis des mois la fermeture des écoles et des fondations du réseau dirigé par M. Gülen, qu'il accuse d'être à l'origine de la tentative de coup d'Etat militaire qui a visé son gouvernement le 15 juillet 2016.

La décision de fermeture des autorités angolaises a été adoptée sur ordre express du président José Eduardo dos Santos.

Selon un décret signé de sa main dès le mois d'octobre dernier, dont l'AFP a obtenu une copie, elle vise à "protéger le bien-être et la sécurité des citoyens, dans un climat de paix et d'harmonie sociale, et l'unité et l'intégrité territoriales".

Conformément à ce document, le ministère de l'Intérieur a annulé les visas de 66 citoyens turcs, employés par l'établissement ou membres de leurs familles, et procédé à leur expulsion.

Tous avaient déjà quitté l'Angola mercredi, a indiqué à l'AFP une source officielle.

Le Coespi accueillait 750 élèves âgés de 5 à 14 ans.

Le prédicateur Gülen, qui dirige un large réseau d'ONG et d'écoles très présentes en Afrique, a longtemps été l'allié du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Mais il est depuis trois ans devenu le pire ennemi de l'homme fort de Turquie, qui le qualifie de "terroriste".

Lors d'un voyage le mois dernier en Tanzanie et au Mozambique, M. Erdogan a publiquement demandé aux autorités locales la fermeture de leurs écoles Gülen, sans résultat jusque-là.

Début janvier, le Maroc avait pour sa part décidé d'obtempérer.

Lors d'un entretien accordé à la télévision publique TPA vendredi dernier, le ministre de l'Intérieur angolais Angelo da Veiga Tavares a défendu une décision "souveraine" de son pays.

"La décision du gouvernement angolais n'a rien à voir avec de quelconques pressions d'un autre pays", a-t-il plaidé, évoquant sans entrer dans les détails des "questions plus graves et préjudiciables à l'Etat" angolais.

M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, nie toute implication dans la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier contre M. Erdogan.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG