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Fausse maladie et autres scandales: le Vatican redoute un complot contre le pape


Le pape François arrive au Vatican pour le Synode sur la famille le 10 Octobre 2015. Source: AP
Le pape François arrive au Vatican pour le Synode sur la famille le 10 Octobre 2015. Source: AP

La rumeur d'une tumeur au cerveau du pape, ultime rebondissement de semaines agitées, fait planer au Vatican le soupçon d'un complot destiné à décrédibiliser François à quelques jours de la clôture du délicat synode sur la famille.

"Le moment choisi révèle l'intention manipulatrice du nuage de poussière ainsi soulevé", a ainsi commenté l'Osservatore Romano à propos de l'article du Quotidiano Nazionale affirmant qu'une tumeur bénigne au cerveau a été diagnostiquée au pape il y a quelques mois.

D'autant que le scoop immédiatement et vigoureusement démenti par le Saint-Siège vient s'ajouter à plusieurs incidents ayant déjà provoqué un malaise dans le micro-Etat, au moment même où des centaines de prélats du monde entier y sont réunis pour discuter des défis de la famille. Un prêtre polonais membre de la Curie qui annonce son homosexualité et présente son compagnon à la presse, une grande paroisse de Rome bruissant de rumeurs sur les moeurs homosexuelles de plusieurs de ses prêtres... Il y a une semaine, le pape François avait d'ailleurs pris l'initiative surprenante de demander pardon au nom de l'Eglise pour cette série de scandales. Parallèlement, la divulgation il y a dix jours d'une lettre privée de cardinaux conservateurs dénonçant une organisation du synode en faveur des progressistes avait fait resurgir le spectre de "Vatileaks", le scandale des fuites à la presse ayant miné la fin du règne de Benoît XVI. Un peu auparavant, la révélation d'une rapide rencontre à Washington entre le pape et Kim Davis, hégérie des opposants au mariage gay, avait aussi poussé certains à parler de manipulation.

Plus qu'un complot ourdi par un seul et même groupe, cette succession révèle surtout "un mal-être plus hétérogène et diffus", selon Massimo Franco, éditorialiste du Corriere della Sera.

'Plus humain'

Cependant, l'architecte du prétendu scoop a visiblement cherché à insinuer le doute sur les paroles et les gestes du pape, à faire croire "qu'il agit ainsi parce qu'il est 'malade', parce que son cerveau a quelque chose qui ne fonctionne pas", a-t-il ajouté. "On a le sentiment que l'on veut décrédibiliser le pape François", a également estimé Romilda Ferrauto, l'une des porte-parole du synode, après l'article sur la tumeur.

Le cardinal Walter Kasper, figure de l'aile plus libérale au synode, a dénoncé dans la presse italienne "une tentative maladroite de conditionner les travaux" de l'assemblée, où les efforts d'ouverture du pape se heurtent à une ferme opposition des conservateurs. "Mais ils n'y arriveront pas. Personne n'arrivera à manipuler le Saint-Père et l'ensemble des pères synodaux", qui peuvent constater la bonne santé du pape à chaque session, a-t-il expliqué. "Nous le voyons tous les jours, le pape, et je vous assure qu'il ne donne certainement pas l'impression d'être malade. Il est toujours en mouvement, plein d'énergie, on pourrait même dire qu'il travaille trop !", a-t-il insisté. Mercredi, le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, avait utilisé le même argument: "Si vous avez couru derrière lui pendant ses voyages, vous savez" qu'il est en forme. "Il a quelques problèmes aux jambes, mais la tête me semble fonctionner absolument parfaitement".

Le directeur du Quotidiano Nazionale, Andrea Cangini, est revenu à la charge jeudi: "Nous n'avons jamais pensé mener une campagne ou entrer dans les dynamiques entre ennemis et partisans de François. Nous avons seulement trouvé une piste, nous l'avons suivie (... et) nous avons écrit la vérité", a-t-il affirmé à La Stampa."Et cette affaire n'affaiblira pas la figure du pape. Elle le rendra encore plus humain et proche des gens", a-t-il assuré.

Avec AFP

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