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Le Premier ministre veut "réformer le système électoral" en Ethiopie


La chancelière allemande Angela Merkel, à gauche, est accueillie par le Premier ministre Hailemariam Desalegn, à Addis Ababa, le 11 octobre 2016.
La chancelière allemande Angela Merkel, à gauche, est accueillie par le Premier ministre Hailemariam Desalegn, à Addis Ababa, le 11 octobre 2016.

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a affirmé mardi vouloir "réformer le système électoral" pour que l'opposition soit mieux représentée, en réponse au mouvement de contestation antigouvernementale qui secoue actuellement son pays.

"Nous voulons réformer le système électoral pour que les voix de ceux qui ne sont pas représentés puissent aussi être entendues au Parlement", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse commune à Addis Abeba avec la chancelière allemande Angela Merkel.

"Notre processus de démocratisation est encore balbutiant. Nous voulons aller plus loin dans l'ouverture de l'espace politique et l'engagement avec la société civile", a assuré M. Desalegn, qui a décrété dimanche l'état d'urgence pour une durée de six mois.

Le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition au pouvoir depuis 1991, a raflé la totalité des sièges lors des élections de mai 2015, qualifiées de "mascarade" par les partis d'opposition.

Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de l'EPRDF, à la chute du régime militaro-marxiste du Derg, le Parlement ne compte aucun député indépendant ou membre de l'opposition.

"A cause de ce système électoral, 51% des voix suffisent à remporter tous les sièges. Nous avons 49% des gens qui ne sont pas représentés au Parlement alors qu'ils ont voté pour l'opposition", a regretté le Premier ministre éthiopien.

Le pouvoir éthiopien a déjà promis par le passé à ses partenaires internationaux davantage d'ouverture démocratique, sans jamais remplir ses engagements. L'Ethiopie est régulièrement accusée de bafouer les droits de l'Homme et de faire taire les voix dissidentes.

L'Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation antigouvernementale, sans précédent depuis 25 ans, qui a commencé en région oromo (centre et ouest) en novembre 2015, et s'est étendu depuis l'été à la région amhara (nord).

La répression menée par le gouvernement a fait plus de 500 morts, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.

Angela Merkel, en tournée africaine pour trois jours, a décliné une invitation à s'exprimer devant le Parlement éthiopien pour ne pas donner l'impression de soutenir une chambre monolithique, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.

"Une démocratie dynamique a besoin d'une opposition, et a besoin de médias libres. Les gens veulent exprimer leur point de vue. Ils veulent avoir leur mot à dire", a déclaré Mme Merkel, lors de cette conférence de presse.

Avec AFP

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