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Etat d'urgence prolongé jusqu'à fin mars 2017 au Mali, toujours en proie à des troubles


 Un Casque bleu chinois et trois civils tués dans une attaque contre l'ONU au Mali, le 6 juin 2016.
Un Casque bleu chinois et trois civils tués dans une attaque contre l'ONU au Mali, le 6 juin 2016.

L'Assemblée nationale du Mali a voté samedi une prorogation de l'état d'urgence, qui demeurera en vigueur huit mois de plus, jusqu'au 29 mars 2017, dans ce pays en proie à l'instabilité, avec des attaques jihadistes et des affrontements entre groupes armés rivaux.

Cette mesure d'exception a été instaurée à plusieurs reprises au Mali depuis l'assaut, le 20 novembre 2015, contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako par des jihadistes (20 morts, outre deux assaillants tués).

Son dernier rétablissement remonte au 21 juillet, après l'attaque d'un camp de l'armée à Nampala, dans la région de Ségou (centre), où 17 soldats ont été tués et 35 blessés. La mesure avait été réinstaurée pour une période de dix jours, expirant dimanche.

Le projet prorogeant l'état d'urgence, adopté vendredi par le gouvernement, a été approuvé samedi à l'unanimité des députés présents dans l'hémicycle à Bamako, a-t-on indiqué de source parlementaire.

La prorogation votée concerne la période du 1er août 2016 au "29 mars 2017 à minuit", a précisé la télévision publique ORTM.

"Je voudrais rassurer que l'état d'urgence contribue à la stabilité du pays" et "à préserver la sécurité", a déclaré devant les députés le ministre de l'Administration territoriale (Intérieur), Abdoulaye Idrissa Maïga.

Cette mesure donne notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité.

Sa prorogation a été votée pendant que la région de Kidal (extrême nord-est) était le théâtre d'une reprise de combats entre ex-rebelles et membres d'un groupe armé progouvernemental qui s'y étaient affrontés la semaine dernière, les 21 et 22 juillet.

"Sans paix, pas de développement"

D'après un élu local et une source de sécurité étrangère dans la région, les nouveaux affrontements se sont déroulés à une quarantaine de kilomètres à l'est de Kidal, chef-lieu de région.

Ils ont impliqué des Touareg de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et d'autres membres de cette communauté au sein du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), mouvement de la Plateforme (coalition progouvernementale).

Selon l'élu local, tous se battent pour le contrôle de la ville de Kidal, où la CMA et le Gatia ont cohabité sans heurts de février jusqu'à la semaine dernière, lorsque les violents combats entre les deux groupes ont fait plusieurs morts, selon diverses sources, qui n'étaient cependant pas en mesure de chiffrer ces pertes.

D'après l'ONU au Mali, les combats de la semaine dernière ont été la première violation du cessez-le-feu depuis septembre 2015 par la CMA et la Plateforme, qui ont signé en mai-juin 2015 avec le gouvernement un accord pour la paix et la réconciliation dans le pays. Cet accord peine à être appliqué et le Mali demeure en proie à des troubles et à l'insécurité.

L'attaque de Nampala - revendiquée par deux groupes armés, dont le mouvement jihadiste Ansar Dine - fait partie d'une longue série de violences contre les forces de sécurité au Mali depuis le déclenchement, en janvier 2013, d'une intervention militaire contre des groupes jihadistes, qui se poursuit actuellement.

Illustration supplémentaire : vendredi, deux soldats maliens ont été tués et quatre blessés par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule vers Gossi (région de Tombouctou, nord-ouest), a indiqué samedi à l'AFP un officier de l'armée malienne, assurant que la mine a été "posée par les terroristes".

Des groupes jihadistes ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu'au déclenchement de l'intervention internationale, en janvier 2013. Ils ont été dispersés et en grande partie chassés de ces régions. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Samedi après-midi, plusieurs centaines de personnes ont participé à Bamako à une marche "de soutien à la République", aux forces maliennes et en faveur de l'accord de paix, à l'initiative d'organisations proches du pouvoir, selon un photographe de l'AFP.

Les manifestants brandissaient des drapeaux maliens, des pancartes et banderoles clamant notamment: "Sans paix, pas de développement", "J'aime mon pays, je m'engage".

Avec AFP

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