Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Enquête sur des liens suspects entre un braconnier chinois et un ministre sud-africain


Des hommes simulent la capture de braconniers dans un parc naturel de l'Afrique du sud, le 8 novembre 2013.
Des hommes simulent la capture de braconniers dans un parc naturel de l'Afrique du sud, le 8 novembre 2013.

La police sud-africaine enquête sur des liens suspects entre un Chinois qui reconnaît être impliqué dans des activités de braconnage et le ministre sud-africain de la Sécurité de l'Etat.

"Le gouvernement (sud-africain) a pris note des accusations contre le ministre de la Sécurité de l'Etat, M. David Mahlobo, dans un documentaire d'Al Jazeera (...). Les services de la police sud-africaine enquêtent sur ces accusations", a déclaré le ministre de la Présidence Jeff Radebe, lors d'un point presse à Pretoria.

Dans un reportage diffusé dimanche sur la chaîne Al Jazeera, un homme d'affaires chinois basé en Afrique du Sud, Guang Jiang Guang, assure, dans une interview réalisée en caméra cachée, être un ami de David Mahlobo, photos à l'appui.

Guang Jiang Guang, qui reconnaît être un trafiquant de cornes de rhinocéros, assure que le ministre est un client régulier de son salon de massage à Nelspruit (nord-est de l'Afrique du Sud), près du célèbre parc Kruger.

"Notre principale cible, c'est cette personne (Guang Jiang Guang) qui est à l'origine des accusations", a précisé à l'AFP Hangwani Mulaudzi, le porte-parole de l'unité spéciale de police chargée de l'enquête, estimant que ces affirmations égratignaient "l'intégrité du pays".

Si David Mahlobo a reconnu fréquenter le salon de massage de Guang Jiang Guang, il a fermement nié, en début de semaine, être l'ami de ce trafiquant: ces accusations sont, selon lui, "infondées et calomnieuses".

Dans le documentaire d'Al Jazeera, Guang Jiang Guang affirme par ailleurs qu'en décembre 2015, lors d'une visite officielle en Afrique du Sud, la délégation du président chinois Xi Jinping lui a commandé plusieurs objets en ivoire et en cornes de rhinocéros.

Le trafic de cornes de rhinocéros est un terrible fléau pour l'Afrique du Sud qui abrite plus de 80% de la population mondiale de ce pachyderme.

Faite de kératine comme les ongles humains, la corne est particulièrement prisée en Chine ou au Vietnam où la médecine traditionnelle lui prête des vertus thérapeutiques non prouvées. Sur le marché noir, un kilo de corne peut valoir jusqu'à 60.000 dollars.

Ce trafic illégal a causé la mort de 1.342 rhinocéros l'an dernier en Afrique, dont près de 1.200 dans la seule Afrique du Sud. Cet appétit pour les cornes de rhinocéros est récent puisqu'en 2008, moins d'une centaine de ces mammifères avaient été tués à l'échelle planétaire.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG