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Le nombre de séropositifs augmente de 10% chaque année en Russie


Le président russe Vladimir Poutine et son ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, arrière-plan, au Kremlin, Moscou, 9 novembre 2016.
Le président russe Vladimir Poutine et son ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, arrière-plan, au Kremlin, Moscou, 9 novembre 2016.

Le nombre de séropositifs en Russie a déjà dépassé la barre du million de personnes infectées, a averti le directeur du Centre fédéral de lutte contre le sida Vadim Pokrovski.

"Le nombre de séropositifs augmente de 10% chaque année et atteignait officiellement 1.087.339 personnes à la date du 30 septembre", a déclaré M. Pokrovski lors d'une conférence de presse à Moscou.

Avec 146,5 millions d'habitants, le taux officiel de séropositifs en Russie s'élève ainsi à 0,58% de la population, précise-t-il.

"Selon nos calculs, le nombre de séropositifs s'établit en réalité entre 1.3 million et 1.4 million de personnes", soit entre 0.89 et 0.96% de la population, ajoute-t-il.

En 2015, 110.000 nouveaux cas ont été officiellement enregistrés en Russie, soit 270 nouveaux séropositifs par jour.

"La situation ne fait que s'aggraver et menace aujourd'hui la sécurité nationale", risquant de se transformer en épidémie généralisée d'ici 2021, résume le spécialiste.

Un peu plus de la moitié de ces nouveaux infectés (51%) sont des toxicomanes, tandis que 47% d'entre eux ont contracté la maladie lors de rapports hétérosexuels non-protégés. Seul 1.5% l'ont contracté via des rapports homosexuels.

"La Russie est le seul pays au monde où les toxicomanes représentent plus de 50% des séropositifs", souligne M. Pokrovski, déplorant l'absence de campagne de prévention contre le sida ciblant cette population, qui se chiffre à plus de 2 millions de personnes, selon le Service fédéral de contrôle des drogues (FSKN).

"Les fonds publics ne sont même pas suffisants pour soigner les séropositifs. Je ne parle même pas de la prévention des nouveaux cas", s'alarme-t-il.

Seul un séropositif sur trois en Russie reçoit un traitement médical gratuit, faute de financement, tandis que la qualité des médicaments laisse à désirer.

Alors que Vladimir Poutine, proche de la puissante Église orthodoxe, a remis au goût du jour les idées conservatrices dans le pays, les pouvoirs publics russes ont jusqu'à présent préféré se focaliser sur le traitement du sida que sur sa prévention.

La Russie a ainsi banni la méthadone, substitut à l'héroïne, et a remplacé les campagnes d'information par des appels à l'abstinence. En juillet, les principales ONG se chargeant de la prévention ont été affublées de la dénomination infamante d'"agents de l'étranger" par la justice.

Avec AFP

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