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Le chef de l'ONU réclame plus d'aide pour Mossoul


Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à gauche, rencontre le président du Parlement irakien Salim Al-Jabouri, à droite, le 30 mars 2017, à Bagdad.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à gauche, rencontre le président du Parlement irakien Salim Al-Jabouri, à droite, le 30 mars 2017, à Bagdad.

En visitant un camp de déplacés en Irak, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré la faiblesse des ressources pour aider les centaines de milliers d'habitants de Mossoul affectés par la bataille contre les jihadistes.

"Nous n'avons pas les ressources nécessaires pour soutenir ces personnes, ni la solidarité internationale requise", a déclaré M. Guterres dans le camp de Hassan Cham, à quelque 30 km à l'est de Mossoul.

La deuxième ville d'Irak est le théâtre depuis cinq mois d'une bataille féroce opposant les forces gouvernementales aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui s'étaient emparés de la métropole en 2014.

Ces combats ont provoqué le déplacement de plus de 200.000 personnes depuis le début, mi-février, de l'opération pour reprendre la partie ouest de la cité, suscitant l'inquiétude des organisations humanitaires.

"Malheureusement, notre programme ici n'est financé qu'à 8% (de sa totalité), cela montre combien nos ressources sont limitées", a insisté le chef de l'ONU. "Ces personnes ont énormément souffert, et continuent de souffrir. Nous avons besoin de davantage de solidarité de la part de la communauté internationale".

Selon M. Guterres, les ressources actuelles ne permettent pas aux habitants de Mossoul de vivre dans des conditions décentes, ni d'envisager les efforts de réconciliation nécessaires une fois la ville reprise aux jihadistes.

Ces efforts s'annoncent pourtant cruciaux pour permettre à l'Irak de retrouver la stabilité.

Dans le cadre de sa première visite en Irak comme patron de l'ONU, M. Guterres a rencontré jeudi des hauts responsables dont le Premier ministre Haider al-Abadi. A Bagdad, le chef de l'ONU a qualifié la protection des civils de "priorité absolue", alors que 600.000 personnes restent piégées par les combats dans Mossoul-Ouest selon l'ONU.

Les deux tiers d'entre elles vivent dans la vieille ville, un dédale de rues densément peuplées que tentent de reprendre les forces irakiennes.

Un mois et demi après le début de l'opération sur Mossoul-Ouest, les civils ont payé un lourd tribut dans la bataille: plus de 300 d'entre eux auraient péri, selon l'ONU.

Ces derniers jours, plusieurs voix, dont le pape François, ont demandé de plus grands efforts pour protéger les habitants.

Dans le même temps, le nombre de jihadistes dans la ville a considérablement diminué, passant de 2.000 à moins d'un millier, selon un porte-parole militaire de la coalition internationale sous commandement américain, qui appuie les forces irakiennes.

Mais les jihadistes continuent de résister, ce qui oblige les troupes gouvernementales à redoubler de vigilance face aux attaques suicide, aux tireurs embusqués et aux pièges explosifs.

D'autant que les combattants du groupe extrémiste sunnite cherchent à provoquer délibérément des bavures de la coalition internationale.

"L'EI fait rentrer en catimini des civils dans un bâtiment", en essayant d'échapper à la surveillance de la coalition, "et essaie d'inciter la coalition à attaquer" pour tirer avantage du "tollé dans l'opinion" et du climat de "terreur", a déclaré le colonel américain Joe Scrocca.

La coalition enquête actuellement sur des frappes aériennes qui ont "probablement joué un rôle" dans la mort de nombreux civils à Mossoul-Ouest le 17 mars.

La justice belge a par ailleurs ouvert une enquête préliminaire sur deux "incidents potentiels" liés à l'aviation belge --membre de la coalition-- ayant fait des victimes civiles à Mossoul-Ouest. Selon un député, il s'agit de frappes effectuées le 17 mars par des F-16 belges.

Les habitants de Mossoul qui sont parvenus à fuir ont trouvé refuge dans des camps implantés dans les environs désertiques de la ville, tandis que d'autres ont rejoint des proches, louent des logements ou résident dans des abris improvisés.

Parmi les déplacés, de nombreux enfants tentent tant bien que mal d'oublier la guerre malgré le vacarme des combats. "On avait une grande maison, mais Daech (acronyme en arabe de l'EI, ndlr) nous a bombardés et elle a brûlé. Daech nous a détruits", a raconté Nora, dix ans, qui a trouvé refuge dans le camp de Hassan Cham.

Avec AFP

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