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La police arrête 12 personnes pour traite de mineures et exploitation sexuelle en Haïti


Gary Desrosiers, porte-parole de la PNH.
Gary Desrosiers, porte-parole de la PNH.

Haïti figure toujours sur la liste noire du département d'Etat américain des pays pratiquant la traite de personnes.

La police a effectué son coup de filet dimanche dans une station balnéaire à proximité de Port-au-Prince, où 33 femmes dont vingt mineures étaient sur le point d'être vendues, selon les premières informations dévoilées par la justice.

"Nous avons trouvé 33 filles, dont 20 mineures, entassées dans une chambre et, dans une autre, il y avait 12 personnes, quatre femmes et huit hommes, avec ce qui semble être de la marijuana et de la cocaïne", a expliqué lundi matin Danton Léger, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, l'équivalent du procureur en Haïti.

Dimanche après-midi, la police judiciaire, la brigade de protection des mineurs et le parquet de Port-au-Prince, assistés par des policiers des Nations unies, ont mené cette opération au Kaliko Beach Club, à 60 kilomètres de Port-au-Prince, après trois mois d'enquête.

"La semaine dernière, nous avons eu l'information que des filles allaient être vendues 300 dollars par tête", a affirmé M. Léger, refusant de fournir davantage de détails quant au nombre de personnes impliquées car l'enquête est encore en cours.

Des écolières du centre évangélique Bethesda en Haïti (24 juin 2015)
Des écolières du centre évangélique Bethesda en Haïti (24 juin 2015)

Selon les premiers témoignages recueillis par la police, les jeunes filles, certaines âgées d'à peine 13 ans, avaient été amenées dans le centre hôtelier sur la promesse d'une fête en mer.

"Il n'y a aucun doute à avoir: ces gens sont suspectés de traite de mineurs et d'exploitation sexuelle", a affirmé Garry Desrosiers, le porte-parole de la police nationale.

Dans la chambre occupée par les adultes, la police a saisi un ordinateur contenant des vidéos à caractère pédopornographique qui tendent à prouver que "ces gens étaient habitués à ce genre d'exploitation", selon Danton Léger.

"On ne joue pas: qu'ils aient beaucoup d'argent, qu'ils soient étrangers, il va y avoir des arrestations. Personne n'est à l'abri", a menacé le procureur lundi matin, interrogé par téléphone par une radio locale.

Depuis le vote d'une loi à l'été 2015, toute personne reconnue coupable de traite d'êtres humains en Haïti est passible d'une peine de prison de sept à 15 ans et d'amendes maximales de 1.500.000 gourdes (un peu plus de 22.000 dollars américains).

Haïti figure toujours sur la liste noire du département d'Etat américain des pays pratiquant la traite de personnes, avec le Suriname, la Birmanie, Djibouti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan.

Le dernier rapport américain sur la question, émis en juin 2016, souligne les "efforts minimes" du gouvernement haïtien pour identifier et aider les victimes.

Avec AFP

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