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Dopage des athlètes russes : des accusations "infondées", selon Moscou


Une athlète russe à Pékin, le 21 mai 2014. (AP Photo/Alexander F. Yuan, File)
Une athlète russe à Pékin, le 21 mai 2014. (AP Photo/Alexander F. Yuan, File)

Le Kremlin a estimé mardi que les accusations de dopage portées contre les athlètes russes n'étaient pas "étayées par des preuves". Cet énorme scandale menace de s'étendre à d'autres pays et d'autres sports.

La Russie a rejeté, mardi 10 novembre, les accusations de dopage et de corruption qui l'accablent et a promis des réponses rapides pour éviter d'être bannie des JO-2016.

"Les accusations sont infondées", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'une conférence de presse, en estimant qu'elles n'étaient pas "étayées par des preuves".

De son côté, la Fédération russe d'athlétisme "va bientôt soumettre à l'IAAF (la Fédération internationale, NDLR) un document (sur son) programme antidopage et les étapes concrètes de sa mise en œuvre", a-t-elle assuré dans un communiqué, en jugeant qu'"un partenariat honnête (avec l'IAAF) serait beaucoup plus efficace que toute suspension ou isolement".

L'ancien président de la Fédération russe d'athlétisme et ex-Trésorier de la Fédération internationale (IAAF) Valentin Balakhnitchev souhaite quant à lui contester en justice les accusations portées contre lui et l'athlétisme russe par l'Agence mondiale antidopage (AMA), a-t-il annoncé mardi.

"J'ai toujours été fidèle à mes principes, c'est pourquoi je vais porter cette affaire devant le Tribunal international du sport (TAS) de Lausanne", en Suisse, a déclaré Valentin Balakhnitchev, cité par l'agence de presse russe TASS. "Autrement, cette histoire ne sera jamais éclaircie", a-t-il ajouté.

La Russie a jusqu'à la fin de la semaine

Pour la Russie de Vladimir Poutine, qui a organisé les JO d'hiver à Sotchi en 2014 et accueillera le Mondial de football en 2018, le temps presse : elle a jusqu'à la fin de la semaine pour répondre aux révélations du rapport explosif publié lundi par l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui l'accuse de "dopage organisé", de ses athlètes jusqu'au sommet de l'Etat. Faute de quoi elle risque une suspension de toute compétition en athlétisme, dont les JO-2016 de Rio.

Une solution radicale en faveur de laquelle ont plaidé mardi les instances sportives australiennes et britanniques. Quitte à punir "un ou deux athlètes russes innocents pour le bien du sport", comme l'a dit président de la Fédération britannique d'athlétisme, Ed Warner.

En attendant, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé mardi la suspension avec effet immédiat de l'accréditation du laboratoire antidopage de Moscou, première conséquence des recommandations présentées lundi par la commission d'enquête indépendante.

"La suspension, qui prend effet immédiatement, interdit le centre antidopage de Moscou de mener des activités en lien avec l'Agence mondiale antidopage, incluant l'analyse d'échantillons d'urine et de sang. Le centre antidopage de Moscou dispose de 21 jours (...) pour faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS)", explique l'AMA dans un communiqué.

"Un comité disciplinaire va être constitué rapidement dans l'optique de traiter le dossier (...) Pendant ce temps, tous les échantillons conservés par le centre antidopage de Moscou vont maintenant être transportés de manière sécurisée, promptement et avec un suivi assuré de la conservation des scellés vers un autre laboratoire accrédité par l'AMA", poursuit le texte.

Le Kenya dans le viseur

Au-delà du cas de la Russie, une question brûlante se pose : le scandale va-t-il s’étendre ? "La Russie n'est pas le seul pays, ni l'athlétisme le seul sport, à faire face au problème du dopage organisé", écrit la commission d'enquête indépendante de l'AMA dans son rapport.

Un autre pays semble particulièrement visé. "Le Kenya a un vrai problème. S'ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu'un le fera pour eux", a assuré lundi le Canadien Dick Pound, président de la Commission indépendante de l'AMA.

Selon plusieurs spécialistes de l'antidopage, le risque existe surtout dans des pays où le régime est fort. "De telles fraudes ne peuvent être qu'étatiques, avec plusieurs décideurs impliqués dont les services secrets", explique à l'AFP un spécialiste souhaitant garder l'anonymat, qui cite le cas de la Chine.

Quels sont alors les sports potentiellement touchés, en plus de l'athlétisme et du cyclisme avant lui ? La natation, le ski de fond et l'aviron sont aussi évoqués dans le rapport.

En attendant peut-être de nouvelles révélations, les soupçons qui touchent les Russes ont conduit des athlètes d'autres pays à réclamer des médailles dont ils estiment avoir été lésés à cause du dopage. Parmi eux, l'Américaine Alysia Montano, 5e du 800m des JO de Londres, derrière les Russes Mariya Savinova (or) et Ekaterina Poistogova (bronze), dont le rapport de l'AMA a demandé lundi la suspension à vie.

Avec AFP

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