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Dix morts au Brésil après affrontements dans une prison


"Penal Road" un complexe de 10 centres pénitenciaires à Porto Velho, Brésil, le 28 aoüt 2015.
"Penal Road" un complexe de 10 centres pénitenciaires à Porto Velho, Brésil, le 28 aoüt 2015.

Dix détenus ont été tués dimanche au cours d'affrontements entre factions rivales dans une prison de l'Etat de Roraima, dans le nord du Brésil, a annoncé le gouvernement régional, revoyant à la baisse un précédent bilan de 25 morts donné par des médias.

"Il y a eu dix morts et non pas 25", a déclaré à l'AFP l'attachée de presse du gouvernement du Roraima, Jessica Laurie.

"Sept corps ont été retrouvés carbonisés et trois autres décapités. Huit détenus ont été légèrement blessés et soignés", a-t-elle ajouté.

Le site d'information G1, citant des sources officielles, avait précédemment annoncé un bilan d'au moins 25 morts.

"Dans un premier temps, la police a cru qu'il y avait plus de morts. Les détenus étaient armés de pierres et de morceaux de bois arrachés des murs. C'est avec ces morceaux de bois qu'ils ont décapité leur rivaux, quelque chose de très brutal", a précisé Jessica Laurie.

Ces affrontements sont survenus dans le pénitencier agricole de Monte Cristo à Boa Vista, capitale de l'Etat de Roraima limitrophe avec le Venezuela. La police a mis fin aux troubles.

Un responsable de l'Etat de Roraima, Uziel Castro, a expliqué à G1 qu'environ cent parents de détenus avaient été pris en otage lors de ces affrontements survenus dans l'après-midi, durant les horaires de visite des familles.

Les heurts sont intervenus lorsque des prisonniers d'un pavillon ont envahi une autre aile de cette prison de Boa Vista, distante de 3.400 kilomètres de Rio de Janeiro.

Les mutins ont exigé la présence d'une juge d'un tribunal pénal, mais des membres des forces spéciales de la police sont entrés dans l'enceinte de la prison, ont libéré les otages, en majorité des mères de détenus, et maté la révolte en fin de journée.

Les prisonniers étaient armés de couteaux et de morceaux de bois, a raconté à G1 l'épouse de l'un d'eux, qui se trouvait à l'intérieur de la prison quand la rixe meurtrière a débuté.

Une syndicaliste a mis en cause le mauvais état des établissements pénitentiaires.

Ce qui s'est passé "reflète le désintérêt du gouvernement de l'Etat (de Roraima) pour ce sujet, car il n'y a pas d'équipements de sécurité, le personnel est en nombre insuffisant et les agents travaillent à la limite de leurs capacités", a déclaré au quotidien local Folha de Boa Vista la présidente du syndicat des personnels pénitentiaires du Roraima, Joana Moura.

Les mutineries et les violences sont très fréquentes dans le système pénitentiaire du Brésil. Des organisations de défense des droits de l'homme alertent régulièrement les autorités sur les conditions de détention déplorables qui prévalent souvent dans les établissements brésiliens.

Avec AFP

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