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Deux journalistes italiens expulsés du Congo


Un femme passe devant une station essence appartenant au groupe italien ENI, à Abuja, le 24 janvier 2006.
Un femme passe devant une station essence appartenant au groupe italien ENI, à Abuja, le 24 janvier 2006.

Les autorités de Brazzaville ont confirmé jeudi avoir expulsé deux journalistes italiens venus faire un reportage au Congo mais ont démenti qu'ils aient fait l'objet d'une "arrestation arbitraire" comme l'affirme Reporters sans frontières (RSF).

"Ces journalistes sont entrés au Congo avec des visas touristiques", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais Thierry Moungalla dans un entretien téléphonique. "J'ai été informé par les autorités consulaires italiennes" de leur volonté d'obtenir une accréditation de reportage pour régulariser leur situation, "ce à quoi je me suis refusé", a-t-il ajouté.

"Dans la pratique journalistique et dans la réglementation du Congo, on vient à visage découvert", a poursuivi M. Moungalla : "Ils se sont mis dans leur tort" ; "ils ont commencé" leur reportage avant même d'avoir l'accréditation.

L'expulsion des deux journalistes, Luca Chianca et Paolo Palermo, qui travaillent pour l'émission d'investigation Reports de la télévision italienne RAI 3, a été révélée par RSF.

Selon l'organisation de défense de la presse, ils ont été arrêtés à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans le Sud du pays, le 15 mars, alors qu'ils "enquêtaient sur une vaste affaire de corruption" portant sur des "pots-de-vins entre la société italienne Eni et des officiels nigérians". Le groupe pétrolier Eni est présent au Congo et au Nigeria, deux pays producteurs.

L'ONG déplore que les journalistes aient été détenus "assis sur une chaise dans une pièce de deux mètres carrés, pendant trois jours et deux nuits, séparés et sans moyens de communication", avant que la diplomatie italienne n'obtienne leur libération, le 20 mars, "en échange de la confiscation de leur matériel électronique et l'effacement de toutes leurs données".

"Une garde-à-vue c'est une garde-à-vue", a commenté M. Moungalla: "On n'est pas logé sur une banquette devant la télévision" mais "ce n'est pas un acte de torture".

Les journalistes rentrés à Rome, la RAI 3 indique sur son site internet que "l'émission pour laquelle ils travaillaient [...] sera de toute manière diffusée car les blackout ne réussissent pas toujours à effacer toutes les mémoires" des appareils électroniques. Selon RSF, "les communications internet et téléphoniques [ont été] bloquées dans la région de Pointe-Noire" au moment où les deux journalistes ont tenté de transférer en Italie les données en leur possession.

Avec AFP

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