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Des responsables russes reconnaissent l'existence d'une "conspiration" de dopage


La directrice Anna Antseliovich parle aux journalistes au sein de l'agence anti-dopage de Moscou, le 24 mai 2016.
La directrice Anna Antseliovich parle aux journalistes au sein de l'agence anti-dopage de Moscou, le 24 mai 2016.

Des responsables russes chargés de la lutte antidopage ont pour la première fois reconnu l'existence d'un système de dopage à grande échelle dans leur pays, a affirmé mardi le New York Times.

"C'était une conspiration au niveau des institutions", a confié au quotidien américain Anna Antseliovich, directrice générale de l'agence russe antidopage (Rusada).

Néanmoins, Mme Antseliovitch et d'autres responsables interrogés par le journal ont rejeté la thèse d'un système de dopage instauré par l'Etat russe, assurant au New York Times que les dirigeants russes n'étaient pas impliqués.

La Rusada a rejeté ces affirmations, assurant dans un communiqué que les propos d'Anna Antseliovitch avaient été "déformés et sortis de leur contexte" lors de son interview avec le New York Times.

Le Kremlin a pour sa part expliqué vouloir "vérifier la véracité de ces paroles" avant de faire un commentaire, réitérant ses dénégations quant à l'existence d'un système de dopage organisé par les autorités russes.

"Depuis le début, nous avons nié toute implication de l'Etat, des organes ou services gouvernementaux dans le possible dopage des sportifs", a déclaré aux journalistes le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

Egalement interrogé par le New York Times, Vitali Smirnov, nommé en septembre pour diriger la nouvelle commission antidopage russe, a aussi reconnu que la Russie a "fait beaucoup d'erreurs" tout en estimant que les sportifs occidentaux bénéficient d'un traitement de faveur des autorités antidopage.

Plus de 1000 athlètes concernés

"La Russie n'a jamais eu la chance qui a été donnée aux autres pays", déclare-t-il au quotidien américain, citant les autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) mises en lumière après le piratage de l'Agence mondiale antidopage (AMA) par le groupe de hackers russes Fancy Bears.

Ce piratage a divulgué les informations médicales confidentielles de plus d'une centaine d'athlètes dont les joueuses de tennis américaines Serena et Venus Williams, la championne olympique de gymnastique Simone Biles ou les cyclistes britanniques Bradley Wiggins et Christopher Froome, qui ont tous bénéficié d'AUT leur permettant de prendre des médicaments inscrits sur la liste des produits interdits.

Dans son second rapport destiné à l'Agence mondiale antidopage (AMA) et publié début décembre, le juriste canadien Richard McLaren décrit en des termes accablants un système de dopage d'Etat, ce que la Russie conteste.

Le rapport pointe l'existence d'"une conspiration institutionnelle" mise en place avec la participation du ministère des Sports, de l'agence russe antidopage (Rusada) et du laboratoire antidopage de Moscou aux côtés du FSB (services secrets), le tout au bénéfice de plus de 1000 athlètes dans 30 sports.

Le ministre russe des Sports Vitali Moutko avait déclaré à l'agence TASS le 9 décembre, juste après la publication du rapport, que les accusations de "conspiration institutionnelle" n'étaient pas étayées par des preuves.

Ces accusations ont constitué un nouveau coup dur pour le sport russe, qui tentait encore d'atténuer les dommages causés par le premier rapport McLaren et l'exclusion de ses athlètes des compétitions internationales.

Les soupçons qui visent les Russes touchent de nombreux sports. L'affaire a secoué les jeux Olympiques de Rio de Janeiro (Brésil) cette année et continue de faire des vagues cet hiver: des épreuves de biathlon, de patinage et de ski de fond prévues en Russie ont été annulées.

Avec AFP

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