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Des patrouilles pour arrêter les "bébés noirs" à Brazzaville


Une patrouille de la gendarmerie au quartier Jacques Opangault à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Une patrouille de la gendarmerie au quartier Jacques Opangault à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Une vingtaine de bandits âgés de moins de 18 ans appelés "bébés noirs" à Brazzaville ont été présentés samedi au public à la suite des patrouilles mixtes police-gendarmerie lancées par le procureur de la République André Oko Ngakala.

Ces jeunes enfants ont été appréhendés par les policiers et les gendarmes. Ils sont accusés d’exercer la criminalité dans certains quartiers de Brazzaville et seront présentés devant le juge.

Les "bébés noirs" est le titre donné aux petits bandits qui opérèrent principalement dans les quartiers de Talangaï et de Djiri. Courageux et zélés, ils dépossèdent les citoyens des biens de valeur, agressent à la machette ou au couteau ceux leur résistent, mettent à rude épreuve les forces de sécurité.

Sylvie, une habitante du quartier Mikalou témoigne que ces "bébés noirs" terrorisent les populations dans les quartiers. "Ils violent, ils tuent, ils volent. On ne peut pas sortir la nuit, on vit dans la peur, comme si on n’était pas les Congolais", affirme-t-elle.

Les "bébés noirs" à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Les "bébés noirs" à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Le chef du quartier Jacques Opangault, Jean-Alphonse Ngatsefe indique avoir connu beaucoup de ces situations dans sa juridiction. "Ce sont des enfants qui sont capables de vous trancher le coup. Lorsque la police vient patrouiller ici, ils se cachent et nous pouvons vivre deux à trois semaines dans la quiétude. Mais, après, ils réapparaissent", dit le chef du quartier.

Ces quartiers sont très enclavés. Les véhicules y ont rarement accès à cause du mauvais état de la route. Les populations vivent dans des conditions très difficiles, tel que le manque d’eau et d’électricité, ce qui favorise le phénomène de bandits, expliquent les habitants de du quartier Domaine à Djiri.

Pour faire face à ces petits criminels, mais très insaisissables, le procureur de la République, André Oko Ngakala a institué les patrouilles mixtes police-gendarmerie. Pour lui, "ces bébés noirs sont des terroristes qui empêchent aux mamans d’aller vendre leurs maniocs au marché, aux populations de circuler librement", reconnaissant dans la foulée que « les bébés noirs causent la désolation à Brazzaville".

S’adressant aux policiers et aux gendarmes, le procureur de la République leur a demandé de sévir avec tous les éléments du droit.

B. Parfait Mantsala, responsable d'une ONG de défense des droits des mineurs à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
B. Parfait Mantsala, responsable d'une ONG de défense des droits des mineurs à Brazzaville, le 11 mai 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Saluant l’action de la police, après l’arrestation des "bébés noirs", Bienvenu Parfait Mantsala, responsable du CEDH, une organisant luttant pour les droits des mineurs, attirent l’attention des autorités sur le respect des procédures lors d’arrestations de ces criminels.

Le phénomène de "bébés noirs", bien que très présent dans la partie sud de Brazzaville,entreprennent des incursions dans les quartiers de Mpissa à Bacongo et de Château d’eau à Makélékélé.

Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville

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