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Dépenses de défense "opaques" : l'Afrique du Nord épinglée par Transparency international


Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord ont consacré 5,1 % de leur PIB à des dépenses militaires en 2014. (Reuters)
Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord ont consacré 5,1 % de leur PIB à des dépenses militaires en 2014. (Reuters)

Selon l'ONG, un quart des dépenses de défense "opaques" sont du fait de pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, avec un risque de corruption très fort.

Dans un rapport publié jeudi 29 octobre sur les dépenses de défense "opaques", l'ONG Transparency international épingle les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord.

Ces derniers comptent en effet pour un quart des dépenses "opaques" mondiales, définies comme ne faisant pas l'objet de contrôles indépendants ou d'annonces publiques claires, ce qui augmente les risques de corruption.

Dans une région où les dépenses de défense sont en forte progression et ont atteint 135 milliards de dollars en 2014 (chiffres excluant Israël et les territoires palestiniens occupés), ce manque de transparence quasi généralisé "pose des questions urgentes" et peut dans certains cas alimenter des conflits, souligne l'ONG.

En moyenne, les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord ont consacré 5,1 % de leur produit intérieur brut (PIB) à des dépenses militaires, un record mondial selon l'ONG.

Mais le "secret reste la norme" sur la manière dont est utilisé cet argent, souligne Transparency dont l'étude montre que tous les pays de la zone présentent un risque de corruption allant de "très élevé à critique".

Alors que ces pays voient les conflits se multiplier et sont confrontés "à de nouveaux défis, notamment le terrorisme et la criminalité organisée" du groupe Etat islamique, ce manque de transparence fait "douter de leur capacité à répondre efficacement aux besoins de sécurité", a affirmé Amira El-Sayed, représentante du programme Défense et sécurité de Transparency.

La Tunisie et la Jordanie s’en sortent un peu mieux

Unique pays avec la Jordanie à publier son budget de défense, la Tunisie est la seule à connaître une évolution relativement positive, passant du risque "très élevé" (E) à "élevé" (D). Des responsables de sécurité participent à la contrebande d'armes, notamment à la frontière libyenne, selon l'étude.

L'Arabie saoudite enregistre les plus fortes dépenses militaires. Elles représentent 30 % de son budget et ont connu une hausse de 17 % entre 2010 et 2015, la plus importante au monde.

Mais les achats d'armes souffrent d'un manque de transparence et aboutissent à des doublons et un "mauvais usage" de fonds publics, selon Transpareny.

Le rapport affirme également que Riyad a "continué à équiper des groupes dans l'incapacité de se fournir en armes du fait de sanctions (internationales) ou par manque de fonds", notamment en Syrie.

L'Arabie saoudite est, avec les Emirats arabes unis, "parmi les cinq premiers importateurs d'armes au monde depuis cinq ans".

De manière générale, la prise de décision pour les dépenses militaires "repose souvent sur les intérêts personnels et non sur la stratégie. Les mécanismes de surveillance institutionnels sont inadéquats et les contrôles sur le personnel médiocres", fait valoir l'étude, d'après qui "la corruption détruit les capacités des armées".

L'ONG a appelé à une profonde réforme du secteur de la sécurité et à l'extension des rares initiatives permettant d'accroître la transparence. Elle exhorte également l'Union européenne à "accroître son contrôle sur les exportations d'armements".

Avec AFP

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