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Dans la tourmente, Trump attaque Clinton sur son mari


Donald Trump et Hillary, lors de leur 2è débat, Washington University, St-Louis, Missouri, le 9 octobre 2016. (AP Photo/John Locher)
Donald Trump et Hillary, lors de leur 2è débat, Washington University, St-Louis, Missouri, le 9 octobre 2016. (AP Photo/John Locher)

Donald Trump est passé à la contre-offensive dimanche face à Hillary Clinton en mettant en avant les frasques sexuelles de Bill Clinton dans un débat présidentiel à la tonalité totalement inédite dans l'histoire politique américaine.

Le deuxième débat présidentiel américain a démarré dimanche sur un ton d'une virulence inédite, Donald Trump minimisant les accusations de harcèlement sexuel le visant et accusant Bill Clinton d'avoir agressé des femmes, avant d'affirmer que Hillary Clinton "serait en prison" s'il était élu.

Les deux candidats sont entrés quasi immédiatement dans le vif des accusations d'agressions sexuelles qui ont secoué la campagne de Donald Trump ce week-end, le milliardaire minimisant ses propos, datant de 2005, en les qualifiant de "discussions de vestiaires".

"Bill Clinton a abusé de femmes", a-t-il rétorqué, contrastant ses "simples mots" face aux actes présumés de l'ancien président, qui assistait au débat dans la salle.

La démocrate Hillary Clinton a elle asséné que les propos du milliardaire, entendus dans une vidéo de 2005 dans laquelle il se vante d'un comportement relevant du harcèlement sexuel, ne l'avaient pas surprise.

"Il est évident pour tous ceux qui l'ont entendu que c'est tout à fait lui", a-t-elle lancé. "Nous l'avons vu insulter des femmes, nous l'avons vu noter les femmes sur leur apparence, les classer de un à dix. Nous l'avons vu embarrasser des femmes".

Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, lâché par nombre de ténors républicains à moins d'un mois de l'élection présidentielle du 8 novembre, l'homme d'affaires septuagénaire a opté pour un affrontement très personnel.

"Je n'en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains", a-t-il lancé d'emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate, mots crus à l'appui, la façon brutale dont il approche les femmes qu'il désire.

"Mais si vous regardez Bill Clinton, c'est bien pire", a-t-il ajouté, affirmant que l'ancien président avait "abusé des femmes".

En position de force pour succéder à Barack Obama en janvier, la candidate démocrate a réaffirmé, avec calme, sa conviction que son rival n'avait pas les qualités requises pour être président.

Le Donald Trump de la vidéo "c'est tout à fait lui", a-t-elle martelé, rappelant que le magnat de l'immobilier s'en était aussi pris "aux immigrés, aux Africains-Américains, aux Latinos, aux handicapés".

Montrant des signes d'agacement face aux deux animateurs du débat, Donald Trump a une nouvelle fois attaqué la candidate sur l'affaire de messagerie privée lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine.

Donald Trump a promis de nommer un procureur spécial, s'il était élu président, pour mener l'enquête sur son opposante.

"Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées", a affirmé le candidat républicain lors du débat à Saint Louis dans le Missouri.

Hillary Clinton a réagi, "c'est vraiment bien que quelqu'un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays" ; Donald Trump répondant du tac au tac "parce que vous seriez en prison".

"Je sais que vous tentez de faire diversion", a répondu l'ancienne secrétaire d'Etat.

Preuve de la tension régnant sur ce débat, les deux candidats à la Maison Blanche ne sont pas serré la main en arrivant sur le plateau pour répondre aux questions d'électeurs indécis et des deux modérateurs.

Donald Trump, 70 ans, a plongé dans la tourmente depuis la diffusion vendredi d'une vidéo datant de 2005 dans laquelle on l'entend tenir des propos vulgaires et profondément dégradants pour les femmes, racontant comment il tente de conquérir les femmes qui l'attirent en les harcelant sexuellement. Il a été lâché depuis par une partie du gotha républicain, dont l'ancien candidat et sénateur John McCain.

Juste avant le débat, le milliardaire a organisé une conférence de presse choc avec trois femmes accusant Bill Clinton de les avoir agressées sexuellement, et une quatrième reprochant à Hillary Clinton d'avoir aidé à faire libérer son violeur présumé quand elle était avocate. Elles assistaient au débat dans le public.

La Russie essaye d'influencer les élections américaines de novembre en faveur de Donald Trump, a accusé dimanche Hillary Clinton lors du débat .

"Jamais dans l'histoire de notre pays, nous sommes nous retrouvés dans une situation où un adversaire, un pouvoir étranger, fait tant d'efforts pour influencer le résultat de cette élection", a déclaré Mme Clinton, affirmant que c'était en faveur de Donald Trump.

Washington a ouvertement accusé vendredi Moscou d'essayer d'interférer, grâce à des piratages informatiques, dans le processus électoral américain, nouveau développement spectaculaire dans l'escalade des tensions entre les deux pays sur nombre de dossiers, Syrie en tête.

Le Kremlin a immédiatement qualifié ces accusations de "foutaise".

Mme Clinton a également dénoncé le rôle de la Russie en Syrie, où Moscou soutient le régime du président Bachar al-Assad.

"La Russie n'a montré aucun intérêt pour l'Etat islamique. La seule chose qui les (les Russes) intéresse, c'est de garder Assad au pouvoir", a-t-elle accusé.

Elle a affirmé qu'elle "soutient les efforts" pour mener l'enquête pour crimes de guerre commis par les Syriens et les Russes et "leur faire rendre des comptes".

Avec AFP

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