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Création d'une coalition contre la "mal gouvernance" au Burkina


Roch Marc Christian Kaboré attend quelques instants avant de s'adresser aux Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 22 septembre 2016.
Roch Marc Christian Kaboré attend quelques instants avant de s'adresser aux Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 22 septembre 2016.

Plusieurs organisations de la société civile burkinabè ont annoncé, dimanche à Ouagadougou, la création d'une coalition contre la "mal gouvernance" dont elles accusent le régime du président Roch Marc Christian Kaboré, appelant à "sauvegarder l'esprit de l'insurrection populaire" anti-Compaoré.

"Cette élection de Roch Marc Christian Kaboré qui a suscité l'espoir au sein de la jeunesse et des femmes est en train de se traduire en désespoir", a fustigé la porte-parole de la coalition Safiatou Lopez Zongo.

L'ex président Blaise Compaoré a été chassé le 31 octobre 2014 par une révolte populaire contre un projet de révision de la Constitution qui lui aurait permis de briguer un nouveau mandat après 27 ans au pouvoir.

L'élection présidentielle, organisée après un an de transition, a porté au pouvoir, en novembre 2015, M. Kaboré et son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), créé avec d'anciens barons du régime Compaoré.

"Les mauvaises pratiques comme la mal gouvernance, la gestion clanique, la politisation de l'administration (...) n'ont pas pris fin. Ces pratiques moyenâgeuses tant dénoncées au CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti de M. Compaoré) n'ont pas connu de véritable rupture avec le pouvoir et sa majorité", a-t-elle martelé, devant plusieurs centaines de jeunes rassemblés à la Maison du peuple, la plus grande salle de spectacles de Ouagadougou.

La nouvelle structure, baptisée "Coalition Bori Bana" (la course est terminée ou fin de parcours, en langue nationale dioula), regroupe "plusieurs centaines" d'organisations membres du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile, dont le Mouvement du 21 avril (M21) ou encore la Coalition africaine pour la renaissance (CAR), en pointe dans la chute du régime Compaoré.

Selon Mme Lopez Zongo, les "dirigeants n'ont plus en tête l'esprit de l'insurrection populaire qui devrait guider vers la mise en oeuvre de bonnes politiques publiques", alors que "les mêmes facteurs qui ont conduit à la chute de la dictature du régime Compaoré se mettent progressivement en place".

"Nous jeunes avons décidé de prendre notre responsabilité et, cette fois, ce sera un balayage, un nettoyage complet", a déclaré de son côté le leader du CAR Hervé Ouattara, précisant que "le temps de grâce expirera bientôt".

Depuis son arrivée au pouvoir, le régime du président Kaboré fait l'objet de vives critiques, y compris dans son propre camp.

Le président de l'Assemblée nationale, Salifou Diallo, numéro deux du régime et du MPP, avait appelé en juillet 2016 le gouvernement à cesser d'être "un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à signer des papiers, des accords".

En février dernier, l'opposition avait jugé "chaotique" la gestion du président Kaboré pendant sa première année au pouvoir.

M. Kaboré s'est engagé à faire reculer la pauvreté dans son pays, l'un des moins développés de la planète. Son gouvernement à lancé unambitieux "plan national de développement économique et social" de 28 milliards d'euros sur cinq ans.

Avec AFP

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