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Création d'une instance contre le trafic d'êtres humains en Tunisie


Le parlement tunisien, 10 mai 2016.
Le parlement tunisien, 10 mai 2016.

Une "instance de lutte contre la traite des personnes" a été lancée en Tunisie, visant notamment à protéger les femmes et les enfants migrants.

Créée à la faveur d'une loi adoptée en août 2016 par le Parlement, cette instance proscrit toute forme d'exploitation, notamment des femmes et des enfants, c'est à dire "le recrutement, le transport, le transfert, le détournement, l'hébergement ou l'accueil (...) par le recours ou la menace de recours à la force", entre autres.

Le trafic d'êtres humains prend des formes multiples comme la prostitution, les services forcés, l'esclavage, la servitude ou la mendicité, le prélèvement total ou partiel d'organes.

L'Instance de lutte contre la traite des personnes permettra notamment de cibler "les réseaux cherchant à exploiter des enfants, des femmes et tous ceux qui sont dans une situation de fragilité, comme les migrants", a déclaré le ministre de la Justice, Ghazi Jribi.

La cérémonie a été l'occasion de présenter les membres de cette instance dont la présidente Raoudha Laabidi, qui a insisté sur son importance en Tunisie, considéré comme un pays de transit pour de nombreux migrants cherchant à rejoindre l'Europe.

"La Tunisie est particulièrement concernée car la traite des personnes constitue un crime transfrontalier", a-t-elle ajouté, alors que les réseaux de passeurs profitent du chaos politique et sécuritaire en Libye voisine.

Elle a indiqué que le premier défi serait de "créer une base de données et d'établir des statistiques parce qu'on ne peut pas mettre une stratégie (de lutte contre la traite des personnes) sans connaître l'étendue du phénomène".

L'an dernier, l'Organisation internationale des migrations (OIM) avait publié une étude portant sur les cas de 57 victimes, en majorité des femmes originaires d'Afrique subsaharienne.

Lors d'un colloque, elle avait noté que 48 de ces victimes avaient fait l'objet de "servitude domestique". Dans deux cas, il s'agissait "d'exploitation sexuelle". Cinq étaient mineurs.

Avec AFP

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