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Craintes d'attaques jihadistes : le Tour du Faso sous haute surveillance


Tour du Faso en 2008. (AP Photo/Christophe Ena)
Tour du Faso en 2008. (AP Photo/Christophe Ena)

Les autorités burkinabè redoublent d'efforts pour assurer la sécurité du Tour du Faso, alors que le pays a été récemment la cible d'attaques jihadistes. Des reconnaissances aériennes et un encadrement de la caravane sont notamment assurés.

Cette année, le 28e tour Tour du Faso est placé sous haute surveillance. La compétition cycliste, l'une des plus grandes d'Afrique, a pris le départ vendredi 30 octobre à Ouagadougou. Et ce malgré les craintes d'attaques jihadistes qui ont touché, pour la première fois cette année, plusieurs localités du Burkina Faso.

"Nous savons que notre pays, comme tous les pays du Sahel, sont victimes d'attaques jihadistes, mais nous avons avec les autorités toutes les assurances que la sécurité des coureurs, des spectateurs et de toutes les villes traversées par le tour sera assurée", a affirmé à l'AFP le président du Comité d'organisation et président de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC), Alassane Ouangraoua. "Aucune inquiétude, nous ferons un retour propre et sécurisé comme nous l'avons toujours réussi !"

Le ministère confirme : "Nous avons mis en place un dispositif sécuritaire important à l'occasion de ce Tour du Faso 2015, car nous tenons à montrer que la sécurité et la paix sont revenus au Burkina Faso", assure David Kabré, ministre burkinabè des Sports et des Loisirs.

"Nous organisons des reconnaissances aériennes sur les zones appelées ‘à risques’, afin de situer s'il n'y a pas une menace quelconque qui pourrait infiltrer le dispositif mis en place au niveau des frontières", explique-t-il.

"Au niveau de la sécurité rapprochée du Tour, la gendarmerie jalonne tout le trajet du parcours et encadre, à l'avant et à l'arrière de la caravane, les athlètes. Tout cela crée une toile qui nous permet d'être rassurés sur le fait que le Tour se fera dans une sécurité maximum. Enfin, conclut-il, les sites où les participants au Tour passent les nuits sont surveillés par des unités de gendarmerie renforcées par une présence militaire."

Menaces dans le nord du pays

En 2014, ce rendez-vous traditionnel du cyclisme africain n'avait pas eu lieu en raison de l'épidémie d'Ebola dans les pays de la région. C'était la première annulation depuis sa création.

Les organisateurs n'ont pas complètement évité le nord du pays et les frontières avec le Mali et le Niger puisque le peloton a fait étape à Ouahigouya, la grande ville septentrionale située à moins de 100 km du Mali. Avec ses équipes étrangères et notamment occidentales, le Tour est pourtant une cible idéale.

Le ministère des Affaires étrangères français a déconseillé ce secteur aux voyageurs, le classant zone rouge. Des groupes jihadistes sont actifs juste de l'autre côté des frontières. En outre, depuis le mois d'avril, le Burkina a fait l'objet d'attaques.

Début octobre, des jihadistes ont attaqué la brigade de gendarmerie de Samorogouan à quelques kilomètres de la frontière malienne, tuant trois gendarmes et un civil.

Début avril, c'est un responsable de sécurité roumain qui avait été enlevé dans une mine du nord, lors d'une attaque revendiquée par le groupe islamiste Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar. C'était le premier rapt d'un ressortissant occidental au Burkina. Fin août, un gendarme a été tué et sa fille blessée lors d'un raid contre une gendarmerie à Oursi, à 45 kilomètres de Gorom-Gorom, chef-lieu de la province de l'Oudalan.

Pas d'incidents à signaler

Jean-Jacques Loup, directeur sportif de l'équipe suisse Meubles Descartes, se dit rassuré : "On s'est posé bien sûr la question de la sécurité mais une fois arrivé là, on s'est trouvés rassurés (...). Si ce n'est qu'aujourd'hui, après l'arrivée, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup d'hommes en uniforme et je me suis dit que vraiment on était bien protégés", affirme-t-il.

"Par rapport à la sécurité, nous ne sommes pas très inquiets, parce que (...) nous, les éléments de la population, nous travaillons en collaboration avec la sécurité" pour éviter que n'arrive le pire, explique Ouédraogo Mahamadi, commerçant, soulignant que les forces de sécurité sont bien accueillies.

Les deux premiers jours de course se sont déroulés sans incident et le peloton va désormais s'éloigner des zones à risques. Les "passes d'armes" auront lieu au niveau sportif. Et, pour le moment, c'est le Marocain Mouhssine Lahsaini qui tient les commandes de la course.

Le Tour du Faso doit s'achever le 8 novembre, au terme d'un parcours de 1880,7 km.

Avec AFP

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