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CPI: deux Kényans arrêtés pour subornation de témoins


Uhuru Kenyatta, le président du Kenya
Uhuru Kenyatta, le président du Kenya

La Cour pénale internationale (CPI) a rendu publics jeudi deux mandats d'arrêt contre des Kényans accusés d'avoir soudoyé des témoins, soulignant que les deux hommes avaient été arrêtés en juillet à Nairobi.

"Paul Gicheru et Philip Kipkoech Bett ont été arrêtés le 30 juillet 2015 par la police kényane à Nairobi, au Kenya, en exécution de la demande d'arrestation et de remise de la CPI", a indiqué la Cour dans un communiqué.

Le porte-parole de la CPI, Fadi el-Abdallah, a indiqué à l'AFP ne pas savoir où se trouvaient actuellement ces deux hommes.

La Cour n'a pas précisé dans quelle affaire les deux hommes étaient suspectés: les poursuites contre le président Uhuru Kenyatta, abandonnées depuis décembre 2014 faute de preuves, ou celles contre son vice-président William Ruto, toujours en cours.

Les deux hommes d'Etat étaient accusés de charges similaires, à savoir l'orchestration de certaines des violences post-électorales qui avaient déchiré le Kenya fin 2007-début 2008 et avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés.

Les mandats d'arrêts avaient été délivrés sous scellés en mars "pour des atteintes présumées à l'administration de la justice", a ajouté la Cour.

Les deux hommes auraient organisé la corruption de témoins, chacun ayant un rôle bien défini, selon des documents judiciaires. Philip Kipkoech Bett aurait approché les témoins et initié les contacts. Paul Gicheru, un avocat, aurait lui coordonné les actions et effectué les versements.

Selon les documents judiciaires, Paul Gicheru aurait négocié un pot-de-vin de 5 millions de shillings kényans (42.000 euros) avec le témoin P-397, afin que celui-ci retire son témoignage. Cinq autres témoins auraient été soudoyés de cette manière.

Les témoins ont été un des talons d'Achille des dossiers de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, dans ces deux affaires.

Elle avait dû demander en mai l'autorisation des juges d'utiliser des "anciens témoignages" au cours du procès contre M. Ruto, son dossier ayant été trop affaibli par des abandons de témoins.

Pas moins de 16 des 42 témoins avaient en effet changé leur témoignage ou refusé de témoigner, citant des menaces, des intimidations ou la peur de représailles.

En 2013, un ancien journaliste, Walter Isapiri Barasa, avait également été soupçonné de subordinations de témoins dans le cadre du procès contre M. Ruto.

Avec AFP

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