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La Corée du Nord arrête un étudiant américain pour "activités hostiles"


Des militaires nord-coréens, le 8 janvier 2016 à Pyongyang. (AP Photo/Jon Chol Jin)
Des militaires nord-coréens, le 8 janvier 2016 à Pyongyang. (AP Photo/Jon Chol Jin)

L'agence officielle KCNA a identifié l'étudiant interpellé comme étant un certain Frederick Otto Warmbier, inscrit à l'Université de Virginie. Il serait entré en Corée du Nord avec un visa touriste.

Pyongyang a annoncé vendredi l'arrestation d'un étudiant américain accusé d'"activités hostiles", au moment où Washington pousse pour un durcissement des sanctions contre la Corée du Nord pour son dernier essai nucléaire.

La tension est montée d'un cran sur la péninsule coréenne depuis que le régime le plus reclus au monde a procédé début janvier à un quatrième essai nucléaire, s'attirant une vague unanime de condamnations internationales.

Pyongyang a souvent par le passé utilisé des détenus étrangers comme monnaie d'échange pour obtenir telle ou telle concession.

Vendredi, l'agence officielle KCNA a identifié l'étudiant interpellé comme étant un certain Frederick Otto Warmbier, inscrit à l'Université de Virginie.

Il est entré en Corée du Nord avec un visa de touriste "pour détruire les fondations de l'unité de la RPDC avec la connivence tacite du gouvernement américain et sous sa manipulation", a affirmé KCNA dans une dépêche en anglais.

"Il a été arrêté alors qu'il menait des activités hostiles à la RPDC et il fait l'objet d'une enquête", ajoute l'agence en utilisant l'acronyme officiel du régime, la République populaire démocratique de Corée.

KCNA ne précise pas ces accusations, ni la date à laquelle l'étudiant est entré en Corée du Nord, ou celle à laquelle il a été arrêté.

L'expression "activités hostiles" est employée à toutes les sauces par le régime nord-coréen qui peuvent d'être accusés de tout type d'infractions, allant d'activités évangéliques à de l'espionnage.

Pourparlers à cinq ?

Cette interpellation intervient trois mois après la libération d'un étudiant sud-coréen de l'université de New York (NYU), Joo Won-Moon, 21 ans, qui avait été arrêté en avril pour entrée illégale en Corée du Nord.

Titulaire d'un permis de résidence permanente aux Etats-Unis, il n'avait pas fait l'objet d'un procès, contrairement à de nombreux autres étrangers arrêtés en Corée du Nord.

Les Etats-Unis n'ont aucune relation diplomatique ou consulaire avec la Corée du Nord. C'est l'ambassade de Suède à Pyongyang qui fournit des services consulaires limités aux ressortissants américains incarcérés en Corée du Nord.

Plusieurs Américains ont été détenus en Corée du Nord ces dernières années, parmi lesquels Kenneth Bae, un missionnaire né en Corée du Sud qui avait également été accusé d'"activités hostiles". Il avait été condamné en 2013 à 15 ans de travaux forcés.

Il avait été libéré en novembre 2014 en même temps qu'un de ses compatriotes, Matthew Todd Miller, à l'issue d'une rare mission secrète menée à Pyongyang par le chef du renseignement américain James Clapper.

Le régime nord-coréen détient également un pasteur canadien de 60 ans, Hyeon Soo Lim, qui a été condamné aux travaux forcés pour avoir voulu renverser le régime.

En marge d'un entretien accordé à CNN à Pyongyang par Hyeon Soo Lim, la Corée du Nord a présenté un autre prisonnier comme étant un citoyen américain interpellé pour espionnage en octobre.

Le fait que M. Warmbier soit accusé d'avoir agi pour le gouvernement américain laisse penser qu'il pourrait être inculpé d'espionnage.

L'annonce de cette arrestation intervient au moment où d'intenses consultations sont en cours pour déterminer le contenu d'un nouveau train de sanctions internationales contre la Corée du Nord.

Pyongyang a claironné le 6 janvier l'essai réussi d'une bombe à hydrogène. Mais cette affirmation a été mise en doute par les experts, la puissance de l'explosion détectée ce jour-là ne correspondant pas à celle d'une bombe H.

La Corée du Sud, elle, a d'ores et déjà riposté en rallumant ses puissants haut-parleurs installés à la frontière et qui diffusent à pleine puissance en direction du Nord des messages de propagande.

La présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, s'est par ailleurs prononcée vendredi pour une reprise des discussions à six sur le programme nucléaire nord-coréen, mais en en excluant Pyongyang.

Ces négociations, qui incluaient les deux Corées, le Japon, la Chine, les Etats-Unis et la Russie ont débuté en 2003 dans le but de démanteler le programme nucléaire nord-coréen.

Mais Pyongyang les a quittées en 2009 pour protester contre les sanctions sur son programme ballistique.

AFP

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