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Congo-Brazzaville : l'opposition en retrait avant le référendum


Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, à l'ONU le 26 septembre 2014. (AP Photo/Richard Drew)
Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, à l'ONU le 26 septembre 2014. (AP Photo/Richard Drew)

L'opposition politique au Congo-Brazzaville est restée en retrait vendredi, dernier jour de la campagne pour le référendum qui doit permettre au président de se présenter pour un troisième mandat.

Les Congolais sont appelés à se prononcer, dimanche 25 octobre, sur un projet de nouvelle Constitution faisant sauter les deux verrous qui empêchent le président Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016 : la limite d'âge et celle du nombre des mandats présidentiels.

Vendredi, l’opposition congolaise est restée en retrait tandis qu'après les récentes violences, l'archevêque de Brazzaville a appelé à "sauver ce qui nous reste : la cohésion nationale". Dans Mgr Anatole Nilandou a ainsi invité la classe politique congolaise à revenir "au carrefour du dialogue" afin d'éviter un "suicide collectif".

Aucun homme politique majeur n'a réagi vendredi à cet appel du prélat catholique alors que le spectre des épisodes de guerre civile ayant déchiré le pays pendant une dizaine d’années, de 1993 à 2003, hante la population.

Après une nouvelle interdiction des rassemblements publics - des heurts avaient fait entre quatre et une vingtaine de morts mardi -, l'opposition a annulé le grand rassemblement qu'elle prévoyait vendredi, dernier jour de la campagne référendaire.

Calme à Brazzaville vendredi

Brazzaville est donc restée calme vendredi, mais un correspondant de l'AFP a constaté qu'un dirigeant d'opposition, Guy Brice Parfait Kolelas, était assigné à résidence, les forces de l'ordre bouclant les accès à la zone de son domicile.

L'Internet mobile, les services de SMS et le signal local en FM de la radio française RFI - une des stations les plus écoutées au Congo - sont restés coupés pour la quatrième journée consécutive.

Accusant le pouvoir d'"Usage disproportionné de la force, assassinats, atteintes à la liberté de l'information et de manifestation", cinq ONG congolaises de défense des droits de l'Homme ont estimé vendredi dans un communiqué que "les conditions d'organisation d'un référendum n'étant pas réunies, le gouvernement [était] dans l'obligation de rechercher un consensus avec l'opposition".

Né en 1943, M. Sassou Nguesso cumule plus de 31 ans à la tête du Congo, petit pays d'Afrique centrale de 4,4 millions d'habitants. Riche en pétrole, cette ancienne colonie française où le groupe Total est solidement implanté, est classée par l'ONU comme un pays au "développement humain moyen", mais avec un fort taux de chômage des jeunes.

La position de François Hollande fait polémique

Mercredi, le président français François Hollande avait déclaré que son homologue congolais pouvait "consulter son peuple", mais qu'il lui fallait ensuite "veiller à rassembler, respecter et apaiser".

Pour les opposants, ces déclarations ont été perçues comme une approbation du référendum, loin de la doctrine habituellement défendue par le président français.

Un diplomate français confiait récemment à Paris : "On voit bien que [le référendum congolais] est un plébiscite [...] Pour ce qui est de mettre en garde le président congolais [...] ça a été fait, refait. On ne peut pas l'empêcher de faire, c'est un pays souverain, mais après, tout dépend du peuple congolais."

A Paris, plusieurs dizaines d'opposants à M. Sassou Nguesso se sont rassemblés vendredi après-midi près de l'ambassade du Congo, appelant à signer un appel, "Sassou dégage", écrit par des Congolais de la diaspora et exhortant la communauté internationale à se mobiliser contre le référendum et "à soutenir la révolte de la jeunesse congolaise".

Avec AFP

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