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Colombie: les modifications de l'accord de paix renégocié avec les Farc


 Juan Manuel Santos, président de la Colombie, le 10 octobre 2016.
Juan Manuel Santos, président de la Colombie, le 10 octobre 2016.

L'accord de paix renégocié entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc, et qui doit être signé jeudi à Bogota, inclut des changements dont certaines propositions faites par l'opposition suite au rejet d'une précédente version par référendum en octobre.

Voici les cinq principaux changements:

Non inclus dans la Constitution

Une fois ratifiée, la première version de l'accord devait être intégrée dans la loi fondamentale afin d'éviter sa modification par les gouvernements à venir, les prochaines élections étant prévues dans moins de deux ans, en 2018.

Le texte renégocié et approuvé par les parlementaires sera seulement protégé par un article provisoire de la Constitution valide pendant trois mandats présidentiels, soit douze ans.

Limites à la justice transitionnelle

L'accord d'origine prévoyait un tribunal spécial pour la paix, chargé de juger les crimes et délits commis pendant le conflit, et comptant des magistrats internationaux. Mais aucune prescription n'était indiquée.

A présent, les accusations doivent être présentées dans un délai de 10 ans, qui pourra exceptionnellement être porté à 15 ans. Les magistrats seront uniquement des Colombiens.

Dédommagement des victimes

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont accepté de communiquer une liste de leurs membres ainsi qu'un inventaire de leurs biens, qui serviront à dédommager les victimes.

Mais l'opposition estime que "la douleur" des anciens otages des Farc ainsi que le recrutement des enfants-soldats ne sont pas pris en compte par le nouvel accord.

Ratification au Parlement

Il était prévu que le premier accord, signé le 26 septembre, soit ratifié par un référendum, non obligatoire mais voulu par le chef de l'Etat. Or le 2 octobre, le "non" l'a emporté de 53.894 voix.

Après ce revers, les parties ont décidé de soumettre l'accord révisé à l'approbation du Congrès, où le gouvernement bénéficie de la majorité. Mais l'opposition, qui juge les modifications du texte insuffisantes, a dénoncé "un coup contre la démocratie".

Cérémonie de signature austère

La précédente version de l'accord de paix avait été signée en présence de 2.500 invités, dont 15 chefs d'Etat, à Carthagène des Indes, station balnéaire de la côte caraïbe dont la ville coloniale est classée au patrimoine de l'Unesco. L'opposition avait dénoncé un "gaspillage" des deniers publics.

La signature jeudi est prévue au Colon, théâtre ancien du centre de Bogota dont la salle principale ne peut accueillir plus de 785 personnes, et se fera en présence de victimes, d'ex-présidents colombiens, de magistrats et de représentants d'associations.

Avec AFP

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