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Les cybercafés ne font plus recettes à Goma


L'avènement des smartphones et de l’internet mobile font chuter les bénéfices des entrepreneurs dans le secteur de cybercafés dans la capitale du Nord-Kivu.

A Goma, les utilisateurs jugent bon de déserter les salles connectées préférant se rabattre tranquillement sur leurs smartphones. Ici, ils ont un accès à l’Internet à un coup moins élevé, disponible à toute heure et partout où il y a le réseau téléphonique.

Par conséquent, les cybercafés ferment leurs portes ou sont obligés de s’adapter.

Je recharge un dollar de mégabyte et ma journée est du coup assurée en connexion. Je pense que la dernière fois que je suis allé dans un cyber date d’il y a plus de trois ans",
se félicite M. Alex, étudiant à l’Institut supérieur d’informatique de gestion (ISIG/Goma).

L’arrivée des smartphones et de la 3G menace progressivement l’avenir des cybercafés.

Certaines de ces cybercafés, ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient.

Les entrepreneurs du secteur qui résistent encore adaptent leur service pour garder une rare clientèle qui les fréquente encore.

Dans un local de 8 mètres sur 15 , Madame Jolie, avec ses neuf ordinateurs, tient le coup depuis neuf ans. Son cybercafé est le plus connu dans le quartier Mabanga.

"Auparavant, je réalisais facilement une recette de 40 ou 50 dollars la journée. Actuellement, il nous est difficile de faire même 20 dollars. Ça nous pénalise. Car il y a des factures à payer pour l’électricité, le loyer et aussi les impôts. Pour que l’entreprise subsiste, nous avons étendu nos activités, nous vendons du matériel de bureautique, de la boisson sucrée ainsi que des beignets", explique Mme Jolie du seul nom par lequel elle a préféré s’identifier.

D’autres entrepreneurs du secteur n’ont pas résisté. Ils ont carrément fermé leurs portes.

M. Laurent, la trentaine révolue, ancien propriétaire d’un cybercafé, s’est reconverti pour échapper à la faillite totale.

"C’est déjà un souci quand tu ne gagnes plus rien dans ce que tu entreprends. Et j’ai peur que les cybercafés disparaissent tous dans les prochains jours", prévient-il.

Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui ne se souviennent plus de la dernière fois qu’ils ont franchi la porte d’un cybercafé.

Avec les applications plus accessibles que jamais sur leurs téléphones ou ordinateurs portables, les anciens adeptes de cybercafés ont depuis migré vers ce qui leur semble plus facile, accessible partout et le plus économique.

Avec leurs portables, ils accèdent plus facilement à une gamme de service, comme Skype, WhatsApp, Vibe et autre possibilité pour partager la connexion mobile avec leurs ordinateurs.

Moi, je pense qu’autant nous avons des Smartphones à moindre coût, autant nous serons en train d’accroître notre taux d’utilisateurs d’internet en Afrique et dans ce pays où nous sommes à quatre pourcent selon les dernières statistiques",
se réjouit M. Tungali.

"Je recharge un dollar de mégabyte et ma journée est du coup assurée en connexion. Je pense que la dernière fois que je suis allé dans un cyber date d’il y a plus de trois ans", se félicite Alex, étudiant à l’Institut supérieur d’informatique de gestion (ISIG/Goma).

Quel avenir pour les cybercafés ?

Pour Blaise Ndola comme pour M. Ramazani, les cybercafés ont encore leur place dans la société à condition qu’ils s’adaptent et développent des stratégies adéquates.

Arsène Tungali est l'un de ceux qui luttent pour l’accès à Internet des plus démunis. Entrepreneur privé, il estime que la mutation de cybercafés associée au coût moins élevé du prix des smartphones en provenance de Chine, facilite la hausse du taux de pénétration de la toile en RDC et dans beaucoup d’autres pays d’Afrique.

La concurrence qui existe aujourd’hui entre les maisons de télécommunication facilite la tâche des usagers.

Avec seulement un dollar américain, ils se procurent 100 MB. C'est suffisant pour assurer une journée d’accès à internet et les communications.

Reportage de Charly Kasereka à Goma pour VOA Afrique

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