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Le chef rebelle angolais Jonas Savimbi dans "Call of Duty" : la famille porte plainte


Jonas Savimbi dans le camp de l'Unita à Jamba, photo non datée. (Reuters)
Jonas Savimbi dans le camp de l'Unita à Jamba, photo non datée. (Reuters)

Dans le jeu "Black Ops II" sorti en 2012, Savimbi tient son propre rôle de chef de guerre face au Mouvement populaire de libération de l'Angola. Selon sa famille, il apparaît comme un "gros bêtasson qui veut tuer tout le monde".

Un jeu vidéo peut-il porter "atteinte à l'honneur" d'une personnalité historique ? La famille de Jonas Savimbi a saisi la justice française, estimant que l'ancien chef rebelle angolais apparaît comme un "barbare" dans "Call of Duty", a-t-on appris auprès de son avocate.

La filiale française d'Activision Blizzard, l'éditeur américain du jeu de tir à succès, est poursuivie pour "diffamation" devant le tribunal de Nanterre, près de Paris. L'affaire constitue une première en France pour un jeu vidéo, selon les avocats des parties.

Trois des enfants Savimbi, qui vivent en région parisienne, réclament 1 million d'euros de dommages et intérêts et le retrait de la version du jeu incriminée. Les juges civils examineront l'affaire le 3 février.

Seigneur de guerre aussi charismatique que controversé, Jonas Savimbi a pris la tête de la rébellion de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), lors de la guerre civile qui a ravagé l'ancienne colonie portugaise à partir de 1975.

De formation maoïste mais longtemps allié des Etats-Unis contre le régime procommuniste du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), il était presque toujours vêtu de son uniforme, revolver à la hanche. Sa mort en 2002 avait finalement mis un terme au conflit.

"Image outrancière"

Plus de dix ans après, ses enfants découvrent le visage de leur père, en allié du héros de "Call of Duty", Alex Mason, et dans son propre rôle de chef de guerre face au MPLA, dans l'opus "Black Ops II" sorti en 2012.

Mais sa représentation leur déplaît : il apparaît comme un "gros bêtasson qui veut tuer tout le monde", une image "outrancière" qui ne correspond pas à sa personnalité de "leader politique" et de "stratège", selon leur avocate, Me Carole Enfert.

Caricatural ? L'éditeur du jeu réfute l'accusation. Il estime avoir représenté Savimbi "pour ce qu'il était" : "un personnage de l'histoire angolaise, un chef de guérilla qui combat le MPLA", argumente Me Etienne Kowalski.

D'autant, fait valoir le conseil d'Activision Blizzard, que le jeu le montre sous un jour "plutôt favorable", en "gentil qui vient en aide au héros".

Avec AFP

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