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Centrafrique : reprise des violences après la mort d'un jeune musulman tué


Un homme blessé lors des violences inter-religieuses dans le quartier PK5 est portée sur une civière vers l'hôpital général de Bangui, 26 septembre 2015.
Un homme blessé lors des violences inter-religieuses dans le quartier PK5 est portée sur une civière vers l'hôpital général de Bangui, 26 septembre 2015.

Le répit aura été de courte durée. Moins de 24 heures après la visite du pape François et son appel à la réconciliation en Centrafrique, le meurtre d'un jeune musulman a suscité colère et déception dans sa communauté.

Beaucoup voulaient croire que les mots du pape ne s'envoleraient pas trop vite après son départ. Comme en réponse à ses appels, affirmant que chrétiens et musulmans sont "tous frères", le no man's land qui sépare les quartiers chrétiens de l'enclave musulmane du PK5 - isolée et sous la menace constante de milices armées - avait repris vie, mardi matin.

Taxis et motos circulaient à nouveau entre les deux, et, fait notable, même des piétons arpentaient l'avenue Boganda, d'ordinaire silencieuse et déserte. Les commerces avaient ouvert "et les clients venaient nombreux depuis le matin", note un jeune commerçant, Ali.

Mais dans la petite mosquée Ali Babolo, en plein coeur du PK5, l'arrivée du cadavre d'un jeune musulman a douché l'optimisme des fidèles venus prier. Zakaria, 35 ans, était le père de trois jeunes enfants.

"Regardez ce qu'ils nous ont fait! Nous voulons la justice!". Ils sont des dizaines, les yeux remplis de colère, agglutinés autour d'un sac en plastique recouvrant un linge banc, à même le sol.

"Vers 11h, notre frère était devant la mosquée Ibni Qatab, des malfrats sont sortis avec leurs armes, ils ont tiré sur lui et il est mort", explique le représentant des commerçants du PK5, Issouf Djibril.

Les tireurs étaient postés à quelques mètres de la mosquée, de l'autre côté du canal baptisé "Essayez-voir", qui sépare l'enclave musulmane des quartiers chrétiens de la capitale centrafricaine, selon plusieurs habitants de PK5.

"Le pape François a lancé de bons messages de paix et d'unité. Nous on a pris acte pour sensibiliser tout le monde et bien se comporter, mais ils viennent encore assassiner nos frères", déplore M. Djibril.

Quasi-quotidiennes, les violences entre jeunes musulmans proches de l'ex-rébellion Séléka - qui a renversé le président François Bozizé en 2013 - et milices chrétiennes et animistes anti-balaka ont fait plus de 100 morts à Bangui depuis fin septembre.

Avec AFP

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