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Ce que l’on sait de l’attaque de Nice


Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur présumé de l'attaque de Nice
Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur présumé de l'attaque de Nice

L’homme qui a mené une attaque meurtrière le 14 juillet à Nice à l’aide d’un camion, tuant au moins 84 personnes et en laissant une cinquantaine d’autres entre la vie et la mort, est un Franco-Tunisien qui vivait dans la ville.

Selon les autorités, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, 31 ans, né dans la banlieue de Sousse et vivant à Nice, est le chauffeur du poids lourd qui a écrasé familles et touristes rassemblés sur la célèbre Promenade des Anglais dans la capitale de la Côte d'Azur.

Le suspect est décédé aprés des échanges de tirs avec les policiers (vidéo)
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Lahouaiej-Bouhlel avait fini par être fusillé par les forces de sécurité alors qu’il continuait à foncer sur la foule et en tirant sur des personnes venues admirer le feu d'artifice pour la fête nationale française.

Peu de choses sont pour l’heure connues sur Lahouaiej-Bouhlel. Mais les forces de sécurité ont perquisitionnée son domicile vendredi matin. La suite de l’enquête révèlera sûrement son identité complète.

L’attentat qu’il a commis n’a pas encore été revendiqué par un groupe djihadiste même si il semble en portait la marque. Il est survenu huit mois après les attentats de Paris.

Le tueur était "totalement inconnu des services de renseignement" français mais son acte correspond aux appels au meurtre des jihadistes, a déclaré vendredi le procureur de Paris, François Molins.

Le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, 31 ans, était "totalement inconnu des services de renseignement (...) et n'avait jamais fait l'objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation", a-t-il dit. Mais cet attentat, qui n'a pas été revendiqué, correspond "très exactement aux appels permanents au meurtre des jihadistes", a-t-il ajouté.

Le bilan de cette nouvelle attaque en France pourrait encore s'alourdir: une "cinquantaine de personnes" sont entre la vie et la mort, a annoncé le président François Hollande en milieu d'après-midi.

Au moins 10 enfants sont morts, plus d'une cinquantaine ont été hospitalisés. Parmi les étrangers tués, figurent deux Américains, un Ukrainien, une Suissesse, une Russe et une Arménienne.

Huit mois après les attaques djihadistes de novembre à Paris contre des terrasses de café, la salle de spectacles le Bataclan et le stade de France (130 morts), ce nouvel attentat a déjà provoqué des critiques sur l'efficacité de la lutte antiterroriste.

Alors que la France est frappée pour la troisième fois en l'espace de 18 mois et que les attentats jihadistes se multiplient dans le monde, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé vendredi à renforcer les efforts "pour combattre le terrorisme".

Peu avant 21H00 GMT jeudi soir, un camion blanc de 19 tonnes a foncé dans la foule - estimée à 30.000 personnes - pendant deux kilomètres. L'enquête devra déterminer comment le camion a pu pénétrer sur la Promenade des Anglais, fermée à la circulation et ultrasécurisée pour la fête nationale.

"C'était le chaos absolu", "des gens hurlaient", a décrit un journaliste de l'AFP, Robert Holloway, qui assistait aux festivités. "Nous avons vu des gens touchés et des débris voler partout", a-t-il ajouté.

'Champ de bataille'

Encore sous le choc, Tarubi Wahid Mosta raconte une vision "de champ de bataille", dans une vidéo visionnée plus de 4.500 fois sur Facebook. "J'ai failli marcher sur un corps, c'était horrible", confie ce témoin qui a aussi posté la photo d'une poupée et d'une poussette abandonnées.

"Les gens trébuchaient, essayaient de rentrer dans les hôtels, les restaurants, les parkings, partout où ils pouvaient éviter d'être dans la rue", a témoigné Emily Watkins, une Australienne présente à quelques dizaines de mètres du camion au moment de l'attaque.

Le conducteur du camion, identifié grâce à des papiers d'identités trouvés dans le véhicule, "a clairement cherché à faire un maximum de victimes", a estimé une source policière. Il a été abattu par les policiers.

Seulement connu pour des faits de violence, il a été décrit par ses voisins comme étant "solitaire" et "silencieux".

Un motard avait auparavant tenté d'arrêter le camion en cherchant à ouvrir la portière du véhicule avant de chuter et passer sous les roues du poids lourd, selon le récit d'un journaliste allemand, Richard Gutjahr.

Le président François Hollande, qui s'est rendu vendredi à Nice, a décrété trois jours de deuil national, à partir de samedi.

Valentin Dunate joint par Nicolas Pinault
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La région de Nice est connue depuis plusieurs années pour abriter un foyer de radicalisation islamiste.

"La France ne cédera pas à la menace terroriste (...) et nous devons faire bloc, être solidaires, faire preuve de sang-froid collectivement", a affirmé le Premier ministre Manuel Valls.

Un message à peine voilé à l'opposition de droite, qui a déjà émis des critiques sur l'action du gouvernement socialiste.

Etat d'urgence réactivé

"Je ne cherche à accuser personne" mais "si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu", a pointé Alain Juppé, ex-Premier ministre en lice pour porter les couleurs de la droite à la présidentielle de 2017. "Quand on est en guerre on protège le territoire national", a renchéri l'un de ses rivaux, François Fillon.

Selon une source proche des enquêteurs, une grenade "inopérante" et des "armes longues factices" ont été retrouvées à bord du camion. Il "a été loué il y a quelques jours" dans la région, a précisé à l'AFP la source policière.

Le président Hollande a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, qui devait prendre fin dans quinze jours. Ce régime d'exception, décrété après les attentats du 13 novembre, facilite notamment les perquisitions et l'assignation à résidence de suspects.

Il a également annoncé le recours à plusieurs milliers de citoyens réservistes pour seconder les policiers et les gendarmes très fortement mobilisés depuis 2015.

L'attaque à Nice, la plus importante commise en Europe depuis les attentats de novembre et du 22 mars 2016 à Bruxelles (32 morts), a suscité une vague d'indignation dans le monde.

En France, les différentes instances représentatives de la communauté musulmane ont unanimement condamné l'attentat.

Depuis les attentats de 2015, la France vivait depuis dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d'un dispositif sécuritaire drastique.

Le groupe Etat islamique (EI), qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menaçait régulièrement le pays de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

"Nous allons encore renforcer nos actions en Syrie comme en Irak", a promis le président Hollande.

Avec AFP

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